Sarcasme et auto-ironie dans les vers d’un auteur nonagénaire qui se moque de nos habitudes


Serena Dandini (photo de Gianmarco Chieregato).

Àj’avais évité de faire la chronique typique du début d’année, avec les bonnes intentions, etc.…mais je ne peux pas résister à l’envie d’y revenir. A la question fatidique : « Que souhaitez-vous pour cette nouvelle année ? », après avoir répondu santé et bonheur pour les personnes que nous aimons et, j’oubliais, bien sûr, paix dans le monde, même si malheureusement de nos jours cela ressemble à un souhait paradoxal .

Mais qui – en paroles – ne veut pas la paix dans le monde ? Miss Italie elle-même le réclame chaque année, même avec une couronne sur la tête. Mais si nous creusons au plus profond de nous-mêmes, nous aimerions tous aussi une paix plus privée, plus égoïste. qui concerne notre vie personnelle affligée de milliers de petits revers, désagréments, perturbations, appelez-les si vous voulez des désagréments qui apportent parfois des ombres qui, bien que minimes, parviennent à perturber le déroulement de notre vie quotidienne.

Un souhait minime mais non moins sincère car c’est toujours dans les détails que se cachent la mauvaise humeur ainsi que le bonheur. Ce sont les détails qui créent le grand dessein de la vienuances souvent laissées de côté dans les grandes réflexions philosophiques qui n’échappent pourtant pas Judith Viorst, une extraordinaire écrivaine, poète et psychanalyste américaine.

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La maison d’édition Einaudi a à juste titre décidé de publier un recueil de ses poèmes de 1971 avec un titre aussi attrayant que le contenu. Personnes et autres nuisances (traduction de Leonardo Guzzo et Marco Sonzogni). Quand j’ai commencé à lire, j’ai été immédiatement frappé par le sarcasme, l’auto-ironie et une attention extraordinaire aux détails célèbres, qui dans une mosaïque d’obsessions composent nos vies.

« Personnes et autres nuisances » de Judith Viorst (Einaudi).

Ce sont les poèmes d’une femme au foyer désespérée mais invaincue qui nous raconte les sauts périlleux que chaque femme doit faire pour maintenir ensemble son travail, ses enfants, sa maison, sa famille et tout ce qui lui arrive chaque jour. Chaque composition est un petit court métrage qui nous raconte son mais aussi notre quotidien infesté d’amis parfaits ou plaintifs, de maris distraits et privilégiés, de tics et de modes qui entrent dans nos foyers et réclament notre attention.

Même s’il s’agit d’un texte datant de plus de cinquante ans, il reste incroyablement d’actualité. et cela nous parle des incohérences d’un monde qui n’a malheureusement pas fait de grands progrès depuis. Judith Viorst aura 92 ans dans quelques jours et a publié il y a quelques années seulement son dernier livre Approaching Ninety and Other Comedies of Late Age. Inutile de vous dire que nous attendons la traduction avec impatience.

Tous les articles de Serena Dandini.

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