« Sans les particuliers, le plan de relance restera lettre morte »


« Sans compétences en gestion de projets et de programmes, le PNR est en danger. En effet je peux déjà vous dire qu’il ne se réalisera pas. La question est grave – prévient Giorgio Lupoi, ingénieur, et depuis juillet dernier sur la selle de l’Oice, l’association Confindustria qui regroupe des organisations d’ingénierie, d’architecture et de conseil technico-économique -. Notre AP, après des années d’investissements légers dans les infrastructures, a perdu le professionnalisme interne et aujourd’hui ne peut même pas suivre l’administration ordinaire. Imaginez maintenant avec le PNRR : chaque jour des municipalités me contactent qui ont reçu les premiers fonds (par exemple, pour les écoles) et ne savent pas comment gérer les démarches. Les retards de mois s’accumulent. Dès lors, sans un changement rapide de rythme et de mentalité, avec une réelle implication des particuliers, une grande partie de notre Plan National de Relance et de Résilience restera lettre morte. Ceux qui comprennent les travaux publics estiment déjà que d’ici 2026, pas plus de 40/50% du Plan seront construits. Et pour l’Italie ce serait déjà un résultat historique ».

Monsieur le Président, vous avez mentionné les municipalités. Ils sont appelés à gérer environ 90 milliards entre le Pnrr et la caisse complémentaire, et ils sont déjà en alerte…

Croyez-moi, il ne pouvait en être autrement. Mais le PNRR est tellement important que j’espère que le gouvernement Meloni saura récupérer toute l’énergie du pays dans le jeu. Cependant, nous devons parler clairement. Au cours des derniers mois, nous avons entendu parler de ministres qui pensaient pouvoir résoudre le problème en engageant un millier d’experts, principalement des ingénieurs. Malheureusement, ces ressources risquent de se retrouver comme le navigateur du revenu de citoyenneté.

Alors que faire?

Certes, le gouvernement Draghi a initié des interventions pour contenir les délais d’autorisation (toujours en cours). Mais aujourd’hui, l’AP doit renverser le paradigme de son action : prendre acte de l’impossibilité d’accomplir toutes les tâches nécessaires pour fonder les interventions du PNRR et se tourner avec confiance vers ceux qui en Italie savent faire ce travail, qui , en effet, elle a besoin de compétences « multiniveaux et multi-acteurs », c’est-à-dire des sociétés d’ingénierie et d’architecture qui l’ont toujours fait à travers le monde. A l’étranger, la figure du chef de projet est une réalité courante depuis le début du projet. Ces chiffres, a-t-on calculé, permettent d’économiser 20 à 25 % des coûts supplémentaires associés à un ouvrage public. Au lieu de cela, j’entends souvent que des municipalités et d’autres administrations publiques en difficulté se tournent vers Invitalia ou le Cdp qui soutiennent l’AP pour le reporting des fonds européens. Le PNRR, cependant, c’est autre chose, il y a beaucoup de micro interventions. Et il y aura très peu à signaler si les travaux ne sont pas réalisés !



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