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Le PDG de Sanofi, Paul Hudson, a débuté en emplois de vente dans des groupes dont GSK. Il doit désormais s’appuyer largement sur ces compétences pour convaincre les investisseurs que Sanofi a ce qu’il faut pour développer seul une nouvelle génération de médicaments à succès.
Sa tâche sera rendue plus difficile par le fait que certains investisseurs le soutiennent. Les actions du groupe pharmaceutique français ont du mal à se remettre de leur forte chute en octobre. Hudson a effrayé le marché en abandonnant son objectif de marge pour 2025 et en annonçant qu’il dépenserait davantage en recherche et développement. Il a depuis émis une sorte de mea culpa, admettant jeudi, avant la journée des investisseurs de Sanofi, qu’il aurait dû mieux expliquer ses projets.
Les difficultés de Sanofi vont bien au-delà des problèmes de communication. Les investisseurs restent nerveux face à sa dépendance au médicament à succès Dupixent contre l’asthme et l’eczéma. Les ventes de Dupixent devraient atteindre 20 milliards d’euros d’ici 2030, contre 8,2 milliards d’euros l’année dernière. Cela signifierait qu’il représenterait un tiers des revenus totaux d’ici la fin de la décennie. Les droits d’exclusivité expirent au début des années 2030.
Les doutes des investisseurs ont pesé sur la valorisation de Sanofi. Il se négocie à un multiple de 11 fois les bénéfices à terme. Roche et AstraZeneca s’échangent respectivement à 12,4 et 16,56 fois.
Sanofi insiste sur le fait qu’il a 12 superproductions possibles en préparation, avec un potentiel de ventes global compris entre 33 et 60 milliards d’euros. Si tous étaient approuvés, cela remplacerait facilement les ventes de Dupixient, même si les analystes ne prévoient actuellement que des ventes maximales de 8 milliards d’euros pour les médicaments identifiés, selon Citigroup. Parmi ceux qui présentent le plus grand potentiel figurent l’amlitelimab, un traitement contre l’eczéma, et le frexalimab, un médicament contre la sclérose en plaques.
L’entreprise a dépensé 6,7 milliards d’euros en R&D l’année dernière. Il prévoit de dépenser 700 millions d’euros supplémentaires l’année prochaine. Ce n’est pas époustouflant. Les dépenses de R&D de Sanofi l’année dernière représentaient 15,6 pour cent de son chiffre d’affaires. Chez le secteur chéri AstraZeneca, c’était 22 pour cent.
Depuis qu’il a pris la barre en 2019, Hudson a décrit sa stratégie pour redémarrer Sanofi comme « jouer pour gagner ». Les investisseurs exigeront que son engagement en faveur de la R&D conduise réellement à des gains.