San Siro conteste Pioli et Milan : et pour la première fois la Curva Sud siffle aussi

Huit joueurs des Rossoneri devant les ultras après la défaite contre l’Udinese : le doigt est pointé sur l’entraîneur et quelques nouvelles recrues

Francesco Pietrella

À la fin du jeu, quelqu’un a essayé. Certains avec leur veste relevée, certains en vêtements de jeu, certains avec un sweat-shirt. Huit joueurs de l’AC Milan s’élancent vers une Curva Sud déçue et en colère, fragilisée par la défaite face à l’Udinese et usée par un AC Milan méconnaissable. Du moins par rapport à ce qui a été montré au cours des quarante premiers jours de la nouvelle année. Les Rossoneri sont sortis au milieu des huées des soixante-dix mille personnes à San Siro, y compris la Curva Sud, comme cela ne s’était jamais produit après le scudetto de 2022. Loftus-Cheek, Calabria, Romero, Thiaw, Florenzi, Adli, Pobega et Maignan ont timidement tenté de passer sous le Sud, les autres se sont immédiatement réfugiés dans les vestiaires, dont Pioli. Comme si chacun d’eux voulait éviter la nuée de sifflets, ainsi que les gouttes de pluie.

À la recherche d’objectifs

Meazza a défié l’équipe pour la première fois cette saison. Il y a ceux qui se sont attaqués à Pioli, ceux qui ont le jeu prévisible et ceux qui ont de nouveaux visages, surtout Jovic, hors de forme et hors de régime. Les données de son match sont toutes en deux chiffres : 14. Le nombre de ballons touchés en 45 minutes. Parmi les joueurs qui ont joué aussi longtemps que lui, seul Kabasele a joué moins (9). Le Serbe manquait de simples appuis et recevait des sifflets. Okafor le remplaçait à la mi-temps, mais ne parvenait pas à faire mieux. A quelques minutes de la fin, il préférait une feinte à un tir du pied droit d’une dizaine de mètres. Voici la clé pour comprendre la difficulté de Milan : le but manqué. Surtout quand Léao et Giroud ne s’allument pas. Lors des quatre derniers matches entre le championnat et la Ligue des champions, les Rossoneri n’ont marqué que deux buts (un doublé d’Olivier contre Maradona). Et Rafa a eu peu d’impact cette fois aussi. Le dernier but remonte au 23 septembre contre Vérone. Le Portugais a commis quelques fautes, déchaînées comme il sait le faire, mais la coche verte manque sous « buts ». Et c’est inquiétant. À la note « manque de concret » s’ajoute Reijnders, bon avec le ballon mais pas si bon quand il s’agit de finir. Aujourd’hui encore, il a raté une occasion devant le gardien. Le seul milieu de terrain à avoir marqué un but reste Loftus-Cheek. Le reste, zéro sonnerie. Florenzi s’est exprimé après le match : « Il y avait un manque de clarté. Maintenant, nous devons tous ramer du même côté. »

Alibis et sifflets

Il y a quelques facteurs atténuants : Milan a atteint 21 blessures cette saison. Les derniers sont Theo et Krunic, ce dernier étant sorti à la mi-temps en raison d’un problème musculaire. Sportiello, Kalulu, Pellegrino, Kjaer, Bennacer, Chukwueze et Pulisic sont ajoutés. Sur le banc, outre Bartesaghi, il y avait Simic et Jimenez, deux joueurs de la Primavera. Un alibi de fer compte tenu des enjeux et des trois compétitions, mais Meazza, cette fois, a sifflé la performance. Milan semblait prévisible, terne, vidé, confus par le changement de formation. Pioli n’avait jamais perdu deux matchs de suite à San Siro en championnat. La dernière fois que cela s’est produit, c’était en 2019, avec Marco Giampaolo sur le banc, alors que pour retrouver deux autres matchs sans but à domicile, il faut remonter à 2012. Pioli a parlé de « confusion » et de « bons sifflets », tirant parti de la réaction :  » Je suis déçu, mais pensons maintenant à la Ligue des Champions. » A San Siro, quant à lui, il ne cesse de pleuvoir même à la fin du match. Mardi, face au PSG, un test de l’ancien Milan s’imposera. Pour dissiper les nuages ​​et sortir de la tempête.





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