Sammy Mahdi prévient le président du PS Paul Magnette : « Si les francophones ne veulent pas se réformer, ils deviendront les fossoyeurs de la Belgique »

Dans l’interview, qui sera publiée mardi, Mahdi critique la position du PS au sein du gouvernement fédéral. Interrogé sur le dossier des retraites au point mort, Mahdi déclare : « C’est un signe d’égoïsme et un majeur pour tous les jeunes. L’Europe retient déjà 850 millions d’euros d’argent de relance parce que le PS a bloqué une réforme des retraites décente. Nous ne recevons cet argent que lorsqu’il est en règle. Et puis Magnette s’étonne que beaucoup de Flamands pensent qu’il faut apporter le plus de pouvoirs possible en Flandre. Si les francophones ne veulent pas se réformer, ils deviendront les fossoyeurs de la Belgique.

Madhi gifle également Georges-Louis Bouchez, président de cet autre grand parti du sud, le MR, d’un seul geste : « Certains portent des épinglettes belges et chantent fièrement l’hymne national, mais en laissant pourrir le pays, ils en rapprochent la fin .”

Les coups de fouet de Sammy Mahdi surviennent juste après deux jours d’agitation dans les médias à propos des déclarations du président de la N-VA, Bart De Wever, le week-end dernier. Il a plaidé pour plus d’autonomie pour la Flandre via la voie « extra-légale » – en dehors de la Constitution.

Le fait que les partis francophones ne veuillent guère bouger dans des dossiers fédéraux importants frustre depuis un certain temps les présidents de partis flamands. En mars, le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) veut tenter à nouveau d’obtenir un accord majeur qui mettra en œuvre des réformes dans les retraites, les impôts et le marché du travail. Cependant, les tentatives en ce sens ont échoué ces dernières années. Le président de Vooruit, Conner Rousseau, s’en est aussi pris à ‘Humo’ début janvier face au vent de face francophone : « C’est vrai que Bruxelles et la Wallonie sont financièrement dans le pétrin. S’ils veulent de l’argent supplémentaire en 2024, ils devront en retour faire des réformes majeures. Sinon, nous n’accepterons pas que même 1 euro supplémentaire revienne à Bruxelles et à la Wallonie.

Le président de l’Open Vld, Egbert Lachaert, a pour sa part prévenu Paul Magnette le mois dernier lors d’un double entretien avec le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, dans ‘De Zondag’ : « C’est simple, vous savez : soit nous allons faire des affaires de temps en temps, avancer ensemble, ou nous ne faisons rien de plus et le futur vainqueur est assis ici à côté de moi. J’espère que Magnette comprend aussi bien le message. S’il ne veut plus avancer avec ce gouvernement, il devra bientôt parler à Tom Van Grieken. Si les Wallons ne coopèrent pas, ils feront faillite. Ils devraient s’en rendre compte.



ttn-fr-34