Samedi, Tajani devient président de Forza Italia. Le premier nœud est le rôle de Fascina


Antonio Tajani s’apprête à prendre la tête de Forza Italia et dévoile sa stratégie pour la stabilité (ou la survie pour certains) du parti : le congrès se réunira au printemps prochain, avant les élections européennes de juin 2024. Le coordinateur national anticipe ainsi l’objectif considéré comme un terrain d’essai pour toutes les parties et un tournant pour les Azzurri, désormais orphelins de Silvio Berlusconi. Une accélération qui dément l’objectif initial d’attendre la réponse électorale de l’an prochain et semble donner une ligne précise à la stratégie du ministre des Affaires étrangères.

La toile du « régent »

Avec la famille Cav qui continue d’être sur le terrain. Comme le démontre également la note informelle qui dément toute « éviction » de Marta Fascina d’Arcore. Tajani explique sa ligne dans une interview qui part de l’hypothèse que Fi peut toujours compter sur la famille du Cavaliere. Et, avec un style plus agressif qu’à l’accoutumée, il écarte les rumeurs selon lesquelles les enfants du fondateur de Fi auraient fermé les canaux avec le parti en lui déléguant tout comme « boules sur balles ». « La famille est tout sauf désintéressée, elle suit, elle s’informe », précise-t-il. Et il précise aussi qu’il parle « tous les jours » avec Marina et Pier Silvio Berlusconi, en plus du « dialogue constant » avec Gianni Letta et Fedele Confalonieri.

Co-responsabilité de la conduite

Après tout, il est impossible de couper le cordon avec les proches de l’ancien premier ministre et son entourage. Les dettes qui pèsent sur le parti sont jusqu’ici garanties par Arcore. L’actuel coordinateur ne mâche pas ses mots en indiquant la voie pour accélérer les temps. «Samedi au Conseil national, quiconque pense différemment, dites-le ouvertement et courez pour moi. Je n’ai rien à craindre. » Tajani est bien conscient qu’il a une bonne partie du parti à ses côtés. Sa stratégie, raconte-t-on dans les couloirs parlementaires, semble enfermée dans le mot « coresponsabilité », c’est-à-dire qu’un mois après la mort de Berlusconi, avec un parti que les derniers sondages clouent à 6,1 %, nous ne pouvons nous sauver qu’en restant uni. C’est-à-dire ramer tous ensemble dans le même bateau, même s’il est instable, sans trop de maux de ventre et sans trop écraser les positions des Frères d’Italie (qui évidemment pourraient plaire à beaucoup) ou des alliés souverains de la Ligue en Europe.

Soldes internes

Forza Italia peut se vanter d’être toujours leaile modérée du centre-droit. Même en Europe. Ce n’est pas un hasard si le leader du Ppe, Manfred Weber, sera au Conseil samedi, et non Giorgia Meloni ou Matteo Salvini, comme l’a fait remarquer Tajani. Par ailleurs, anticipant les temps, le dirigeant pro tempore pourrait utiliser le congrès lui-même comme tremplin pour le vote de juin. Sachant aussi qu’il peut compter sur des joueurs de force tels que Renato Schifani, Occhiuto et Fulvio Martusciello au Sud et sur Alberto Cirio et Alessandro Sorte au Nord.

Le « noeud » de Marta Fascina

Dans cette image correspond le « nœud » de Marta Fascina, l’adjointe et dernière compagne du Cav. Des sources proches de la famille Berlusconi assurent que la « presque épouse » n’aura pas à quitter la villa Arcore et que les relations avec elle sont « excellentes », démentant les rumeurs d’une « expulsion » imminente de la femme de la Villa San Martino qui ces derniers temps années vécues avec l’ancien premier ministre disparu il y a un mois. Là-bas, une messe sera célébrée avec la famille et les amis du Cav, tandis qu’une autre se souviendra de lui à Rome, à l’initiative de Licia Ronzulli.



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