Sa perspicacité n’a apparemment pas aidé Mattias Desmet : il est lui-même tombé dans le piège d’Alex Jones

Ces derniers jours, les interviews de Mattias Desmet avec les personnalités médiatiques Tucker Carlson et Alex Jones ont fait grand bruit. Légèrement impressionné par les circonstances, le professeur de psychologie clinique à l’Université de Gand a fait une déclaration à propos de cette dernière qu’il regrette désormais. Il exprime ses regrets sur Facebook, où il reçoit de nombreuses déclarations de soutien de sa base de fans. Le recteur Van de Walle de notre université a été approché au sujet des performances de Desmet et juge à juste titre qu’il n’y a pas de politique d’expression limitée à l’Université de Gand. Affaire classée?

Pas assez. Il se passe plus qu’une déclaration malheureuse pour laquelle Desmet s’excuse. Premièrement, notre professeur de psychologie clinique se laisse volontiers interviewer par un homme dont il est prouvé qu’il a délibérément infligé des sévices psychologiques à des proches de victimes d’actes criminels. Alex Jones a récemment été reconnu coupable de déclarations remettant en cause l’authenticité de la fusillade de Sandy Hook.

Pour info, la psychologie clinique vise à soulager la souffrance psychologique des personnes et à favoriser le bien-être psychologique. En se laissant interviewer par Alex Jones, et en faisant ainsi partie du modèle commercial de cet homme, Desmet confère au programme une crédibilité scientifique, tout en sachant que le programme est utilisé pour nuire et gagner de l’argent auprès des gens.

Notre professeur de psychologie clinique fait une déclaration dans le programme qui le hantera pendant un certain temps. Il confirme avoir été témoin d’une opération à cœur ouvert pratiquée sans anesthésie sur un patient hypnotisé. Après un déluge de commentaires, le professeur s’excuse sur Facebook d’avoir rejoint l’histoire du singe sandwich d’Alex Jones. Il cite des sources Internet qui doivent prouver que la chirurgie est bien pratiquée sous hypnose. Il trouve également un article scientifique qui traite de la recherche sur les effets de l’hypnose, mais dans un contexte très différent de la chirurgie à cœur ouvert. Pour ne rien arranger, notre professeur ajoute qu’il utilise aussi ce matériel dans ses cours universitaires. Il est donc grand temps que les commissions de notre université qui s’occupent de la qualité de l’enseignement se penchent sur ces enseignements.

Desmet fait valoir dans ses excuses qu’il a été contraint de faire cette déclaration en raison de la « nature difficile de l’entretien ». Cette nature difficile se résume principalement au fait que l’intervieweur l’a trompé et qu’il n’est absolument pas préparé à la manière dont l’entretien a été organisé. Il est donc une victime plutôt qu’un bourreau. Ce n’est pas sans importance à cet égard que notre psychologue clinicien se consacre au sujet du totalitarisme depuis la crise du corona et, dans un livre qui vient de paraître, s’étend sur les manipulations dont sont victimes les gens de notre société. Apparemment, cette idée ne l’a pas aidé. Lui-même est tombé dans le piège d’Alex Jones, un piège prévisible à cent pour cent.

Tout cela illustre pourquoi la liberté d’expression est si importante. Si nous n’avions pas la liberté d’expression, nous ne saurions jamais à quel point un professeur de psychologie clinique d’une université flamande agit dans les médias de manière naïve et incontrôlable.



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