Röyksopp / Mystères Profonds III


Röyksopp est de retour cette année après presque une décennie d’absence pour parler des mystères de la vie. « Cela semble assez pompeux. Nous avons même ajouté le mot « profond » pour souligner la bêtise de tout cela. » ils ont plaisanté cet été. Ensuite, sa musique sonne plus mystique que jamais, sans pour autant renoncer à la piste de danse. À ces mystères, nous devons ajouter le moyen de révéler toute la campagne, car lorsque nous avons commencé à nous plonger dans « Profound Mysteries », nous ne savions pas qu’il s’agissait de la première partie d’une trilogie qui se terminerait cette année. Cette première partie est sortie en mai, la seconde a été annoncée en juin, qui est sortie en août, et ce n’est qu’alors que la troisième a été confirmée, que nous avons maintenant entre les mains.

Le duo formé par Svein Berge et Torbjørn Brundtland avait déclaré en 2014 qu’il en avait assez du format d’album traditionnel. Au début, nous pensions que ‘Profound Mysteries’ était un projet transversal enrichi par une série de visuels. Nous sommes tombés à court. Le projet prend forme sous la forme d’une trilogie, comme ce fut le cas avec ‘Body Talk’ de sa compagne Robyn. Ce n’est pas que ce troisième album consécutif soit le meilleur, c’est juste que c’est sympa de voir ce qu’il compose. Que ferions-nous face à un album vraiment sublime rassemblant les 10 meilleures de ces 30 chansons au total ? Évident. Mais il faut aussi louer le fait que quelqu’un nous offre quelque chose de différent dans cette tempête de nouvelles écrasantes qu’est devenu le monde de la musique chaque vendredi.

«Profound Mysteries» est pensé comme un projet dans lequel Röyksopp remercie ses influences et ses collaborateurs de longue date et se souvient des moments où ils ont enregistré des MIDI. C’était à la fin des années 90. Parmi les nouvelles chansons de ce troisième volet qui se démarquent par leur qualité, dans leur son continu, il faut parler de ‘Me&Youphoria’, une électro de résilience, mélodique, précieuse, dans laquelle une voix propose de « voler ».

Le désir sexuel a marqué certains des meilleurs enregistrements historiques de Röyksopp, comme ce fut le cas avec ‘Sordid Affair’, et c’est le cas avec ‘The Next Day’. On entend Jamie Irrépressible blessé que sa copine soit partie le matin sans dire au revoir : « Le lendemain matin, elle a dû partir, elle n’a pas pu rester / Je n’ai jamais su pourquoi / Elle m’a embrassé et m’a dit au revoir. » Le thème de « Stay Awhile » est similaire, où deux êtres essaient de se trouver et de se réchauffer, ajoutant quelque chose d’eux-mêmes. « J’ai attendu trop longtemps / Ça me tue d’être seul / Je ferais mieux de baisser mes défenses / Ou le moment sera perdu. » L’un de ces êtres est Susanne Sundfør et l’autre est Svein Berge de Röyksopp lui-même.

Sundfør est devenu un artiste fétiche du duo, ayant interprété plusieurs de leurs meilleures chansons au fil des ans, comme « Running to the Sea » ou plus récemment « Oh, Lover ». Et depuis 2022 nous avons également été convaincus par l’incorporation de luxe d’Alison Goldfrapp, dans ce lot dans une chanson répétitive à vocation hypnotique, ‘The Night’. Avant de nous conquérir avec Goldfrapp, il faut rappeler qu’Alison avait commencé à chanter avec Tricky, elle a donc toujours vraiment appartenu à ce monde d’énigmes.

C’est l’une des nouveautés de ce 2022 dans un projet qui se vante aussi de vouloir se tourner vers l’avenir. Ce travail est plus timide, puisque l’influence de Jarre, Daft Punk… continue de peser sur des titres comme ‘Speed ​​King’, d’une durée de 10 minutes. Ce qui est certain, c’est que l’album incorpore d’autres rythmes qui semblent similaires et qui ne le sont pas tellement, comme la dream pop de ‘Lights Out’ avec Pixx ; le R&B de ‘Just Wanted to Know’, avec Astrid S, qui s’apprête à emmener Röyksopp dans de nouveaux territoires commerciaux pour les années à venir ; et surtout « Feel It ». Si la palette de synthés du duo reste indéniable, la voix de Maurissa Rose les emmène davantage dans la house britannique ou la rave, voire le gospel. Il apparaît donc ici aussi un petit point ‘Screamadelica’. Bien sûr, l’album se termine pour une raison en faisant appel des dizaines de fois à un « vieux chien », et c’est que plus Röyksopp est enrobé de son son particulier, plus on se sent chez soi. Que tous les mystères soient comme ceux-ci…



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