ROUNDUP: Un marché du travail robuste met la Réserve fédérale américaine sous pression


WASHINGTON (dpa-AFX) – Le marché du travail américain continue de se développer extrêmement vigoureusement et met la Réserve fédérale sous pression pour augmenter les taux d’intérêt. Non seulement plus d’emplois ont été créés en novembre que prévu. L’évolution des salaires est également clairement orientée à la hausse, créant ainsi des risques supplémentaires d’inflation. Le chômage reste à un niveau bas.

En dehors de l’agriculture, l’économie américaine a créé 263 000 emplois en novembre, a annoncé vendredi le département du Travail dans son rapport mensuel sur l’emploi. Les économistes s’attendaient à une moyenne de 200 000 emplois supplémentaires. La hausse de l’emploi des deux mois précédents a été revue à la baisse d’un total de 23 000 emplois.

L’image miroir de l’augmentation de l’emploi est le faible niveau de chômage. Le taux de chômage est resté à la valeur du mois précédent de 3,7 %. Selon le ministère, un peu plus de six millions étaient au chômage en novembre. Pendant la crise de Corona, le marché du travail s’est parfois effondré. Il s’est maintenant sensiblement redressé et de nombreuses entreprises se plaignent même d’une importante pénurie de main-d’œuvre.

Ce goulot d’étranglement se reflète également dans l’évolution des salaires : le salaire horaire moyen a augmenté de 0,6 % d’un mois à l’autre, soit deux fois plus que ne l’avaient prévu les experts. L’augmentation du mois précédent a ensuite été relevée de 0,4 à 0,5 %. Par rapport au même mois l’an dernier, les salaires ont augmenté de 5,1 % en novembre. Cette augmentation est également plus forte que celle du mois précédent.

Il est peu probable que la Réserve fédérale américaine apprécie cette évolution. Le président de la Banque centrale, Jerome Powell, a récemment qualifié d’équilibrée une augmentation de l’emploi d’environ 100 000 emplois par mois. Sinon, le marché du travail menace de continuer à surchauffer, ce qui peut entraîner des augmentations de salaires encore plus importantes et éventuellement des taux d’inflation plus élevés. Dans ce cas, les experts parlent d’une spirale prix-salaires, c’est-à-dire d’une augmentation auto-entretenue des salaires et des prix.

La réaction des marchés financiers a été claire : le dollar américain s’est fortement apprécié face à de nombreuses devises. Sur le marché obligataire américain, les rendements des obligations d’État ont fortement augmenté. Les deux indiquent que les marchés voient un resserrement de la Fed comme possible. En fait, la banque centrale avait récemment signalé des hausses de taux d’intérêt un peu moins sévères afin de ne pas trop peser sur l’économie américaine./bgf/jkr/jha/



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