ROUNDUP 3: Macron troublé doit se battre pour une majorité parlementaire claire


(Le texte a été réécrit après les extrapolations.)

PARIS (dpa-AFX) – En fait, les gagnants ont l’air différents : le chef de l’Etat français Emmanuel Macron a subi un autre coup dur sur le chemin de son deuxième mandat. Le premier l’a frappé de la droite lors de l’élection présidentielle il y a quelques semaines, lorsqu’il a eu du mal à vaincre la nationaliste de droite Marine Le Pen au second tour. Il a reçu le deuxième coup encore plus massif de la gauche lors des élections législatives de dimanche. Selon les projections, la nouvelle alliance de gauche dirigée par Jean-Luc Mlenchon a dépassé de justesse le camp central du président au premier tour. Selon les prévisions sur la répartition des sièges, il doit désormais se soucier de sa majorité absolue au parlement, mais probablement pas de la souveraineté à la chambre.

Macron, qui aime la grande scène et les discours visionnaires, était peut-être trop sûr de lui et – comme à la présidentielle – resté trop longtemps en dehors de la campagne électorale ? Il est vrai qu’il n’a offert à son adversaire inattendu Mlenchon, qui a réussi le coup en quelques jours pour unir derrière lui le camp de gauche fragmenté, aucune surface d’attaque. L’idéologue et stratège intelligent de gauche a cependant d’autant plus utilisé cette liberté pour se présenter comme un défenseur du peuple et de la justice sociale. Dans une situation où de nombreux Français sont mécontents de la politique du président, le vétéran de gauche a su marquer.

Les extrapolations ont vu l’Alliance de gauche dans la soirée avec 25,6 à 26,1 % légèrement devant le camp central du président avec 25,2 à 25,6 %. Cependant, le système électoral compliqué, qui conduit à des écarts parfois importants entre le pourcentage de suffrages et la répartition des sièges, est la chute de l’alliance de gauche. En fin de compte, seuls les votes pour le vainqueur dans la circonscription respective comptent. Les instituts de sondage considèrent l’alliance du centre de Macron comme mieux placée pour intercepter les votes des candidats éliminés au premier tour. C’est pourquoi Macron peut espérer au second tour dimanche prochain sortir du ring vainqueur avec quelques contusions.

Cependant, l’actuelle majorité absolue du camp présidentiel à l’Assemblée nationale est en danger. Selon les prévisions, le camp Macron pourrait obtenir 255 à 310 des 577 sièges de l’Assemblée nationale. Au moins 289 sièges sont requis pour la majorité absolue. Malgré son succès spectaculaire, seuls 150 à 210 sièges sont prévus pour l’Alliance des gauches. Si Macron perd la majorité absolue, il devra régulièrement se rendre au centre-gauche et au centre-droit pour voter et accepter beaucoup plus de compromis.

Il serait alors plus difficile pour Macron de gouverner et de mettre en œuvre ses plans. Des projets importants ne peuvent être reportés : des améliorations dans l’éducation et les soins de santé sont nécessaires de toute urgence, la population attend des aides au pouvoir d’achat dans la crise et beaucoup veulent une action plus énergique dans la crise climatique. Macron veut également faire passer une réforme controversée des retraites. Tout cela n’est pas un programme pour un chef d’État affaibli ou en infériorité numérique qui devrait déjà s’inquiéter de nouvelles manifestations – mais dans la rue et non dans le bureau de vote./rbo/DP/mis



ttn-fr-28