Rosamaria, de la dépression au rêve italien avec Busto

La Brésilienne d’en face (avec un double passeport) se raconte entre crises et projets mode : “En Italie j’ai découvert la montagne. Pour mon anniversaire je veux m’offrir la victoire sur Milan”

Pierre Razzini

Sympathie brésilienne qui se mêle au concret italien. Récemment en possession du double passeport, Rosamaria Montibeller se fait apprécier, année après année, par les amoureux du volley italien. Pas seulement des fans de l’UYBA Busto Arsizio qui attendent qu’il soit à nouveau un protagoniste à l’E-Work Arena après trois absences : “Je souffrais depuis un certain temps d’une fasciite plantaire gênante. En accord avec le club, nous avons décidé pour résoudre ce problème. Nous nous battons pour une place en séries éliminatoires, je veux vivre l’après-saison avec mes coéquipiers. J’espère revenir le plus tôt possible”.

“Ces derniers jours, il y a eu des avancées évidentes. J’aimerais être sur le terrain dimanche. On verra : trois semaines sans matches de championnat, certainement, ce ne sera pas facile à absorber.”

Depuis qu’elle est en Italie, elle a toujours été déterminante pour ses équipes.

“Hors l’année à Novare, où je n’ai pas beaucoup joué. Mais c’est vrai : j’étais constamment parmi les 3 meilleurs buteurs du championnat. Cela me rend fier même si j’ai toujours fait passer les résultats de groupe avant les personnels” .

Pérouse, Casalmaggiore, Novare, Busto Arsizio : avez-vous déjà trouvé votre endroit préféré ?

“La famille de mon cousin vit à Trente : quand je vais lui rendre visite et voir les montagnes, je ressens un sentiment de paix et de sérénité. J’aime ces paysages. C’est quelque chose auquel je n’ai jamais été habitué au Brésil”.

Avec l’équipe nationale brésilienne, il a beaucoup gagné (argent à la dernière Coupe du monde) et partagé de belles expériences internationales.

“Je n’oublierai jamais les Jeux olympiques. J’étais au plus haut niveau auquel un athlète puisse aspirer. J’ai rencontré tellement de champions de tous les sports et j’ai pris une photo avec Novak Djokovic. Être présent dans des événements de ce type signifie avoir fait quelque chose d’important dans le sa propre carrière. C’est un regain de confiance insensé.

Confiance qu’il avait perdue fin 2017 lorsqu’il a dû lutter contre la dépression.

“Arrivavo da un anno splendido con la nazionale: non sono stata in grado di gestire la pressione delle aspettative intorno a me. Ero giovane. Stavo veramente male: ero sempre stanca, avevo gli incubi, piangevo agli allenamenti e non avevo voglia di parlare con aucun”.

“Avec l’aide de professionnels du secteur. Il n’y a pas de honte à demander de l’aide à d’autres personnes : ce parcours m’a permis d’exprimer mes insécurités et de comprendre d’où venait le malaise. Aujourd’hui encore, je parle avec un thérapeute qui m’aide gérer ses émotions ».

Comment vivez-vous le stress avant un grand match ?

« J’essaie de penser avec ma tête plus qu’avec mon cœur : je me dis que c’est un match de volley pendant lequel je dois répéter mes gestes techniques et athlétiques habituels. Et c’est en fait comme ça, parce que je ne veux jamais perdre. que ce soit un match amical ou une finale mondiale.”

Avez-vous des routines avant un match ?

“J’essaie de ne pas m’attacher à des objets ou à des habitudes. J’ai l’habitude de faire le signe de croix et de dire une prière pour moi et mes compagnons. Et puis j’ai toujours une chaîne avec ma photo de famille sur moi”.

En parlant de bijoux, pouvez-vous nous parler de votre activité d’entrepreneur ?

“Aujourd’hui, mon monde est le volley mais je veux aussi regarder vers l’avenir. C’est ainsi qu’est née la première collection de bijoux que je présente sur le site www.byrosamaria.com.br : j’ai la chance d’avoir des collaborateurs qui me permettent de prendre des décisions avec des idées très claires. Et puis j’ai l’exemple de la mère Adelir : elle a toujours été une femme indépendante, capable de faire des choix responsables même au travail”.

“Je prépare aussi des nouveautés dans le monde de la cosmétique et du beachwear. Serai-je le mannequin de la campagne ? Je le pense vraiment. Peut-être pas la seule”.

Avec tous ces horaires chargés, trouvez-vous le temps de vous détendre ?

“J’aime peindre, surtout les figures abstraites. Je n’ai pas un grand talent, je l’avoue. J’ai des membres de ma famille qui sont meilleurs que moi. Mais il y a aussi, quelque part dans mon ADN, cette capacité”.

“Bien que venant d’un territoire du Brésil qui avait été colonisé par les Italiens, quand j’ai déménagé, j’ai appris à connaître, accepter et apprécier ce qui était différent de ma culture et de mes habitudes. Tant dans la vie quotidienne que dans la gestion du volley-ball avec différents clubs”.

En Italie, elle s’est imposée comme un opposé mais au Brésil, elle a également joué comme attaquante.

“Je suis un opposé atypique : je joue sur la technique, je ne suis pas très très haut. C’est Ze Roberto qui m’a orienté vers la “place 4″. Il a été mon entraîneur quand j’avais 19 ans : je dois le remercier car l’apprentissage un nouveau rôle m’a ouvert de nombreuses routes. Avec l’équipe nationale, surtout”.

Combien de remerciements et de compliments recevez-vous sur Instagram de la part de vos abonnés (un million trois cent mille) ?

“Beaucoup mais, malheureusement, je ne peux pas tous les lire. J’aime faire connaître Rosamaria “hors volée”. J’essaie de montrer le meilleur de moi parce que je veux inspirer les jeunes. C’est un vrai cadeau pour moi d’être capable d’être si proche des gens.”

Quel cadeau aimeriez-vous, à la place, pour votre anniversaire, qui approche à grands pas ?

“Tout d’abord, je voudrais battre Vero Volley Milano, puisque nous serons sur le terrain la veille au soir, le 8 avril. Ensuite, je ne demanderais rien de plus qu’un déjeuner en plein air, avec beaucoup de soleil, coéquipiers, amis brésiliens et italiens”.



ttn-fr-4