LLe 8 mars vient de nous rappeler que la culture patriarcale perdure parmi nous. Aujourd’hui encore, nous sommes « otages » des devoirs entre être la femme bienveillante que la société veut et la personne que nous nous sentons être. Les 4 livres à lire de la semaine le révèlent également. Dans Bang Bang Mussolini quand les femmes finissaient victimes d’une étiquette, qui était aussi une condamnation, on leur ouvrait les portes de l’asile… .
1/ Des livres à lire. Amis à vie
Pourquoi le lire
Valentina, Cristiana et Arianna ont trente ans et sont amies depuis le lycée. Leurs personnalités ne pourraient pas être plus différentes : Valentina est accomplie et parfaite, mariée à l’homme idéal et engagée dans une carrière réussie ; Cristiana est agitée et émotive, entourée de l’affection d’une famille compliquée et tourmentée par un amour malheureux ; Arianna, âme libre et rêveuse, vient de devenir maman.
Soudain, cependant, leur vie change : la douleur, la maladie et la trahison entrent de force dans leur quotidien, exposant contradictions et faiblesses. Dans le nouveau chemin que les trois devront affronter, ils découvriront qu’ils sont différents, ils se sentiront distants.
Et si la tragédie est au coin de la rue, ils ne peuvent pas le voir. Pourtant, y faire face deviendra la seule voie à suivre pour devenir une femme.
Friends of a life est un bildungsroman, un roman de croissance et d’amitié, une histoire sur qui a la force de continuer et qui se fait aspirer, sur la volonté de reprendre sa vie et de lui donner un sens, même quand il semble trop tard.
Infos Béatrice Mariani. Amis pour la vie. Sperling & Kupfer.
2/ Notre meilleur
Pourquoi le lire
Claudia ne connaît qu’une seule façon de se défendre. Elle marche armée de ses tatouages, de ses piercings et de la musique assourdissante de ses écouteurs. Ce n’est qu’ainsi qu’elle se sent protégée de la colère qui l’accompagne depuis qu’elle est enfant. Grandissant vite, sans personne pour lui apprendre à être une « enfant », Claudia vit au quotidien avec le poids encombrant des souvenirs. Alors qu’elle n’était qu’une petite fille, un accident mit fin aux cris à l’intérieur de la maison mais aussi à son enfance, creusant une distance infranchissable entre elle et sa mère Caterina.
Une distance qui la rendait solitaire, un animal de banlieue que seuls sa patiente tante Dora et son meilleur ami Vio parviennent à franchir, l’un en écoutant, l’autre en se mêlant au brouhaha d’une « vie téméraire » dans les rues de la Brianza. Pourtant, devenue mère, Claudia sent que quelque chose ne va pas dans ses souvenirs. La vision de l’accident de son père la « hante », même si de nombreuses années se sont écoulées, et qu’un mur de silence demeure entre mère et fille que seul un acte de courage peut abattre.
Avec la ténacité de quelqu’un qui n’a rien à perdre, Claudia retournera dans ce passé mort et jamais enterré, découvrant que les faits et les vérités ne coïncident presque jamais, et qu’une possibilité d’avenir peut fleurir entre les deux. Carmela Scotti a été finaliste du prix Calvino avec L’imparfait.
Info Carmela Scotti. Notre meilleur. Garzanti.
3/ Des livres à lire. L’arbre et la vigne
3/ Des livres à lire. L’arbre et la vigne
« Pour moi, c’est là que la guerre a commencé, dans la chambre d’Erica. »
L’amitié entre Bea et Erica se transforme en un amour inavouable pour l’époque et, seulement lorsqu’elle découvre qu’Erica court un grave danger – parce qu’elle est à moitié juive et a rejoint la résistance -, Bea parvient enfin à accepter l’attirance qui la pousse vers son.
Ce sont deux femmes profondément différentes : presque passive, la tête sur les épaules, Bea consciencieuse ; impétueuse, libre, têtue et insouciante Erica (journaliste au Niewes Post). Têtue au point que le simple fait de rester aux Pays-Bas avec une nouvelle flamme annule la seule chance qu’elle aura de s’enfuir aux États-Unis (mais je ne veux rien lui dire d’autre).
Tous deux pourtant d’une incroyable modernité. Comme leur relation d’autre part.
Et le background historique s’insinue peu à peu dans leur quotidien, à travers la mère d’Erica qui adhère au mouvement national-socialiste, le journal où travaille Erica qui prend de plus en plus une dérive pro-nazie, des dénonciations mesquines, des amours impossibles, un Amsterdam de plus en plus méconnaissable.
Avant d’être publié aux Pays-Bas en 1954, le livre a été rejeté car jugé « scandaleux ». Plus tard, il est devenu un classique de la littérature néerlandaise.
Informations Dola De Jong. L’arbre et la vigne. La nouvelle frontière.
4/ Des livres à lire. Bang Bang Mussolini
Pourquoi le lire
Le livre retrace l’histoire de Lucia Joyce, et celle d’autres femmes qui, comme elle, ont été victimes d’une étiquette qui était aussi une phrase, celle de la folie et de l’hystérie. Des femmes sous l’emprise d’hommes curieux de comprendre, mais avec peu d’outils pour le faire. Des femmes victimes d’un patriarcat obtus et de règles sociales visant à le soutenir.
Parmi ces Lady Violet Gibson, la femme qui en 1926 a fait une tentative sur la vie de Mussolini.
Un livre chargé d’histoire qui est un hymne à la liberté, au pouvoir de l’imaginaire et au combat féministe. Un voyage aliénant et poétique à la recherche d’une normalité qui met à mal les dogmes et les préjugés confortables. La normalité dans la folie.
« Le paysage là-bas est magnifique. Sous les arbres du parc de l’hôpital St Andrew, une femme regarde dans l’espace et lève les bras vers le ciel, appelant les oiseaux vers elle pour leur donner des graines et des miettes. C’est Lady Violet Gibson, maintenant à la fin de ses jours, dont elle a passé une grande partie ici, enfermée dans cet asile de luxe pour avoir attenté à la vie de Benito Mussolini en 1926. »
Info Anna Vaught. Bang Bang Mussolini. 8e éditions.
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