Roglic et l’épaule, l’expert : "Risqué de le réparer soi-même. Mais si ce n’est pas la première fois…"

L’avis de Loris Perticarini, cycliste en exercice et médecin orthopédique : « Une première luxation provoque généralement une douleur atroce. Sinon, c’est comme une balle qui sort du cercle »

Primoz Roglic s’est écrasé lors de la 5e étape du Tour de France. De son entourage, ils ont fait savoir que la conséquence était une luxation des épaules à laquelle le Slovène aurait remédié de lui-même. En pratique, il aurait lui-même remis son épaule en place. Nous avons demandé à Loris Perticarini, cycliste pratiquant et médecin orthopédique de la Fondation Poliambulanza de Brescia, un département dirigé par le Dr Flavio Terragnoli.

Docteur, qu’est-ce qu’une luxation de l’épaule ?

« C’est une perte des relations articulaires entre l’humérus et l’omoplate. En d’autres termes, le bras sort de son siège. Il s’ensuit qu’il est impossible de déplacer le membre blessé tant que la luxation n’est pas réduite, c’est-à-dire que le membre est remis dans son siège normal. Dans le cas d’une première luxation, le blessé souffre généralement de douleurs atroces ! ».

Est-il possible de réduire la luxation par soi-même ?

« C’est possible, mais cela dépend de la laxité de l’articulation. S’il s’agit du premier épisode, c’est encore plus difficile à la fois par manque de pratique et par douleur. Théoriquement, ou mieux en suivant la bonne procédure, la réduction ne devrait pas C’est pour éviter d’éventuelles lésions, donc des fractures, du labrum ou de l’humérus lui-même. Mais alors sur le terrain cette règle n’est pratiquement jamais respectée ».

Comment traite-t-on une luxation de l’épaule?

« Si on parle du premier épisode, il faudrait trois semaines d’immobilisation pour permettre aux tissus de cicatriser. Il y a des pansements fonctionnels mais leur validité est relative. L’immobilisation doit se faire avec le bras en adduction, c’est-à-dire attaché au torse avec la main sur la poitrine « .

Est-il possible de faire du vélo dans cet état ?

« Théoriquement non, surtout si on parle d’une course qui dure encore deux semaines, pas quelques heures. Conduire sur des routes cahoteuses, freiner, tirer et monter sur les pédales deviennent des manœuvres extrêmement difficiles. Mais toujours si on parle de S’il s’agissait plutôt d’une rechute, donc avec une capsule déjà très lâche, ou d’une subluxation, où il n’y a pas de perte complète des relations articulaires, imaginez une boule sortant un instant d’un cercle puis revenant à l’intérieur, les choses sont différents « .



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