Roderesch commémore les victimes de la grève du lait du 4 mai

Depuis des années, les habitants de Roderesch réfléchissent aux victimes de la Seconde Guerre mondiale à l’église du village le 4 mai. Bien en soi, mais certains villageois pensent qu’il manque quelque chose. Après une enquête, ils découvrent qu’il s’est passé quelque chose dans le village qui mérite d’être rappelé. En mai 1943, c’est la grève du lait. Depuis quelques années, un monument sur la place du village sur le Hoofdweg rappelle ceux qui sont tombés à la suite de cette action.

Ce soir, Roderesch commémore, entre autres, les hommes qui sont morts dans cette grève. La commémoration commence dans la salle des fêtes ‘t RAShuys, après quoi un voyage silencieux mène au monument. Les noms Harm Bakker et Tiem van Bergen sont notés sur la pierre commémorative.

Le 29 avril 1943, les Allemands décident que les 300 000 Néerlandais qui ont pris les armes en 1940 doivent se présenter pour travailler en Allemagne. Cette décision n’est pas bien accueillie et des grèves spontanées se produisent partout aux Pays-Bas.

Lors d’une soirée de cartes au Café Giezen sur le Hoofdweg à Roderesch, des plans sont faits pour y participer. Il s’agit d’une grève du lait, au cours de laquelle moins de bidons de lait seront placés dans la rue le 3 mai.

Cela se produit également et a des conséquences majeures pour la petite communauté de Roderesch. A Roden, les agriculteurs se joignent à la grève et les travailleurs de l’usine laitière se mettent en grève. Ils sont tous trahis par les membres du NSB qui ont vent de la grève. Ils donnent aux Allemands les adresses des grévistes pour qu’ils puissent être arrêtés.

Harm et Jan Bakker et Johannes Kalfsbeek sont arrêtés à Roderesch. Ils sont amenés à Groningue par camion. Ce jour-là, Tiem van Bergen fait tremper des pommes de terre chez lui. Quand il voit les Allemands approcher, il s’enfuit dans les buissons. Les Allemands commencent à tirer et Tiem est mortellement touché. Harm Bakker est condamné à mort le lendemain et exécuté à la caserne Rabenhaupt à Groningue. Johannes Kalfsbeek et Jan Bakker sont libérés.

Arent Anema du Comité du 4 mai à Roderesch la qualifie de particulièrement tragique. « Tiem van Bergen n’a rien à voir avec la grève, il s’est enfui dans les bois dans une frayeur, qui lui a coûté la vie. »

La nièce de Tiem van Bergen, Trijn Reijntjes de Roderesch, considère qu’il est très précieux que le monument à la mémoire de son oncle se dresse dans le village. « Tiem n’aurait pas dû s’enfuir, ils l’ont juste abattu. Mais je suis content que ce souvenir soit là, cela signifie vraiment quelque chose pour moi et nous devons continuer à chérir notre liberté. »

Pour Roderesch, le 3 mai 1943 est une page noire dans l’agenda de l’histoire. Le Comité du 4 mai du village espère que de nombreuses personnes maintiendront la mémoire vivante et se joindront à la commémoration de ce soir.



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