Riez d’Omtzigt

J’ai peut-être été influencé par la déclaration de Kamagurka selon laquelle il y a des limites au sérieux, mais j’ai beaucoup ri du retour de Pieter Omtzigt. Rien que le timing : dimanche soir, dix heures, juste après l’heure de fermeture des journaux du matin. À peu près au même moment, Luc Zeebroek, alias Kamagurka, ajoutait Invités d’été que l’humour ne devrait pas être l’apanage des seuls farceurs reconnus. Il y a des choses dont on peut rire partout dans la vie.

Et en effet, il y a beaucoup de choses amusantes dans l’agitation autour de Pieter Omtzigt. Le décalage, par exemple, entre l’énorme popularité d’Omtzigt et sa peur de remporter les élections. Après des semaines de spéculations médiatiques sur l’obtention de 46 sièges sondés, il tente de modérer les attentes, comme un pompier grec aux prises avec un incendie incontrôlable. Le chéri qui ne veut pas gagner : ça rappelle les films de lycée dans lesquels le nerd irritable va contre son gré reine du bal est nommé.

J’ai trouvé encore plus drôle que l’Omtzigt parvienne à mobiliser le citoyen en colère, méfiant, « abandonné » avec, ou devrais-je dire malgré, un thème improbable comme fer de lance : le renouveau constitutionnel et démocratique. Dans le « document de base » du nouveau parti et dans le film lancé au même moment, il formule une série de propositions, notamment un nouveau système électoral avec des listes régionales et un contrôle des lois par une cour constitutionnelle.

La popularité de ce type de réformes du système est évidente dans le fait que le ministre responsable de celles-ci, Hanke Bruins Slot (Affaires intérieures, CDA), ne fait presque jamais la une des journaux. Son prédécesseur Kajsa Ollongren a attiré une attention particulière lorsque, en tant qu’éclaireuse, elle tenait malheureusement ses notes.

Pendant ce temps, ces ministres travaillaient consciencieusement sur les recommandations du « Comité d’État sur le système parlementaire ». En 2018, cette commission, dirigée par Johan Remkes, a présenté des options pour accroître la représentation et la confiance des citoyens dans la politique. Pensez à : un référendum contraignant correctif, un nouveau système électoral avec plus de poids pour les votes préférentiels, un contrôle de la Constitution par une cour constitutionnelle. Certaines recommandations ont été ignorées, d’autres rejetées (le référendum), mais Bruins Slot a avancé des projets de révision constitutionnelle et d’un nouveau système électoral.

Ils veulent ajuster le système électoral pour que les électeurs soient sur une liste ou une personne peut voter. Le projet de loi, qui sera bientôt soumis au Conseil d’État, s’écarte de la proposition d’Omtzigt, mais selon Bruins Slot, il pourrait conduire à une meilleure représentation régionale. Un amendement constitutionnel est prêt pour l’autre projet, le contrôle constitutionnel : Bruins Slot et son collègue Weerwind (Protection juridique) veulent permettre aux juges de réviser les lois contre la Constitution. Cela ressemble à ce que souhaite Omtzigt, seuls Bruins Slot et Weerwind, après avis de la Cour suprême, du Conseil d’État et du Conseil de la magistrature, optent pour un contrôle par des juges individuels au lieu d’une cour constitutionnelle.

Il s’agit de discussions techniques complexes et certainement pas de sujets que les citoyens abordent de leur propre gré. Dans la rue à Zoetermeer, les gens ont appelé cette semaine contre CNRC-La journaliste Titia Ketelaar a surtout évoqué les « normes et valeurs » et les « mœurs politiques », en plus des sujets habituels comme la sécurité et le logement. Ils sont restés silencieux sur les réformes du système. Il n’est donc pas étonnant qu’après une certaine attention médiatique autour de la présentation, on n’ait guère entendu parler du rapport de Remkes et des projets ultérieurs. Il n’est donc pas étonnant qu’aucun nouveau venu en politique n’aborde un sujet aussi difficile.

Et d’autant plus drôle que l’homme de 46 ans s’assoit négligemment celui-là stop-conversation en fait un fer de lance. Cela montre son dynamisme substantiel, son entêtement et son manque de spécialistes d’image. Ce sont précisément ces qualités qui le rendent attractif aux yeux des électeurs : beaucoup ont loué son « honnêteté » contre Ketelaar. « L’attrait d’Omtzigt réside moins dans son contenu que dans son caractère », a déclaré l’institut d’enquête Peter Kanne dans l’article.

La question est de savoir si Omtzigt réussira à mettre en valeur non seulement son caractère, mais aussi ses projets détaillés de réforme du système. Parviendra-t-il à faire connaître le sujet le plus sexy de tous les temps en dehors de la commission de l’intérieur de la Chambre des représentants ? Le nouveau système électoral, par exemple, serait-il envisagé par plus d’une poignée d’experts et de députés ? Ce serait plus que drôle : cela me semble aussi bon et intéressant.

Floor Rusman ([email protected]) est rédacteur en chef de CNRC



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