Rien n’est préparé, et la centrale sera de toute façon à l’arrêt : pourquoi Vivaldi est-il intervenu si tard dans le dossier Doel 3 ?

Le gouvernement voulait une réponse rapide de l’AFCN et l’a obtenue le lendemain. Selon l’autorité de surveillance nucléaire, la centrale nucléaire de Doel 3 peut en effet rester ouverte de manière sûre. La condition est que l’opérateur Engie Electrabel effectue les travaux d’adaptation nécessaires. Et donc nous sommes de retour à la case départ. Le géant français de l’énergie n’aime pas ça.

Chez Engie ont-ils regardé passé L’après-midi du mercredi 14 septembre était déjà étrange lorsqu’un message de l’agence de presse Belga arriva : la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) voulait savoir si les travaux prévus à la centrale de Doel 3 pouvaient être reportés. Cette centrale nucléaire est normalement coupée du réseau dans la nuit du 23 septembre. Peu de temps après, Engie commence à préparer le démantèlement définitif, qui ne pourra être entamé que dans quelques années.

Neuf jours avant l’arrêt de la production d’électricité à Doel 3, Vivaldi a soudainement voulu garder toutes les options ouvertes. Pourquoi si tard? Pour faire simple : parce que les partis de la coalition fédérale ont fait la une de Le temps avait lu. Il y avait ce que le parti d’opposition N-VA avait déjà proclamé : en raison de ces travaux préparatoires, un redémarrage ultérieur de la centrale électrique sera pratiquement impossible. Cela passe, entre autres, par le nettoyage chimique des canalisations qui mènent au circuit primaire, disons le cœur battant de la centrale nucléaire.

Les présidents de MR, Open Vld et CD&V ont longtemps considéré la fermeture des centrales nucléaires comme irresponsable à un moment où l’Europe craint des pénuries d’énergie. Alors que les libéraux flamands réfléchissaient à haute voix à des lois d’urgence pour maintenir Doel 3 en attente, le président du CD&V, Sammy Mahdi, a envoyé Verlinden en tête. Après tout, il est aussi responsable de la sûreté nucléaire.

Mahdi veut donner un visage plus clair à son parti avant les élections de 2024. Si cette partie agit occasionnellement de manière volontaire, alors tant pis, soutient Mahdi. La question de Verlinden à l’AFCN n’avait pas été discutée au préalable au sein du gouvernement.

Verlinden a demandé à l’AFCN s’il était possible de s’écarter de la planification des travaux à Doel 3 et si la centrale électrique pouvait être maintenue en veille en toute sécurité afin de pouvoir la réutiliser ultérieurement. La réponse est tombée un jour plus tard : un report est possible, si Engie soumet de nouveaux plans dans lesquels la sécurité est garantie.

La question de Verlinden a fait sourciller l’AFCN. Il y a des années, il a été convenu avec Engie qu’après la fermeture de la centrale nucléaire, un certain nombre de travaux doivent être effectués dès que possible pour réduire les risques de contamination radioactive. La demande du gouvernement va directement à l’encontre de cette stratégie, alors que tous les plans sont basés sur elle.

Engie a également dû signaler officiellement ses plans à l’AFCN dans un soi-disant « avis d’arrêt », qui a eu lieu le 1er avril. L’entreprise y indique qu’elle arrêtera l’exploitation de la centrale électrique, et quelle approche elle suivra par la suite : quels travaux doivent être effectués, comment la sécurité sera garantie, etc. L’AFCN a depuis longtemps approuvé ces plans. Vendredi dernier, ils ont été présentés pour la dernière fois au Conseil scientifique des rayonnements ionisants, un organe consultatif indépendant. Le cabinet Verlinden a été tenu informé à tout moment du dossier.

Le chien de garde nucléaire craint que la manœuvre de Mahdi et Verlinden ne l’entraîne dans une lutte politique avec laquelle il n’a rien à voir. La réponse de l’AFCN peut servir à pointer du doigt Engie : c’est possible, mais les Français ne veulent pas.

Mais l’AFCN n’est nullement habilitée à évaluer si un report des travaux – et un éventuel redémarrage de Doel 3 dans le futur – est techniquement et opérationnellement faisable. L’organisme veille uniquement à la sécurité sur le chantier. « Notre réponse ne répondra pas à la question fondamentale sur une extension. C’est quelque chose entre le gouvernement et Engie », a déclaré l’AFCN jeudi après-midi.

mauvaise volonté

Au sein du gouvernement fédéral, l’agacement concernant l’AFCN et Engie est très grand. L’AFCN et Engie auraient également dû savoir qu’une extension de la centrale pourrait être nécessaire dans cette crise gouvernementale. C’est « soit de la méchanceté, soit de l’autisme » d’ignorer cela, dit une source bien placée.

La seule question est : comment exactement une telle extension devrait-elle avoir lieu ? Le simple fait est que rien n’est préparé. La centrale électrique fermera de toute façon, car le carburant sera épuisé la semaine prochaine. Et pour un redémarrage – qui coûterait très cher – un nouveau permis, un rapport d’impact environnemental et une étude de tous les pays dans un rayon de 1 000 kilomètres autour de Doel sont nécessaires. C’est au moins seize ans.

Sans oublier tous les défis techniques et contrôles. On suppose généralement qu’il peut falloir cinq ans pour remettre Doel 3 en service, quatre ans si des mesures urgentes sont prises. Lorsqu’il s’agit de sûreté nucléaire, vous ne pouvez tout simplement pas rogner. Cela signifierait que Doel 3 ne sera pas de retour sur le réseau avant 2026. C’est (espérons-le) trop tard pour nous aider à traverser cette crise énergétique.

Pour être complet : en février, la centrale de Tihange 2 sera également mise hors ligne. Il n’est pas clair si le gouvernement veut également maintenir l’usine en veille.



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