« Ridouan Taghi a forcé l’avocat Weski à transmettre des informations d’EBI »

Sous la pression de son client Ridouan Taghi, l’avocate Inez Weski a fait sortir clandestinement des messages de l’établissement extra sécurisé (EBI) de Vught. C’est ce qu’affirme André Seebregts, le nouvel avocat de Youssef T. « Il semble qu’elle aussi ne puisse pas supporter l’énorme pression exercée par cet homme. »

C’est ce qu’a déclaré mardi l’avocat Seebregts lors d’une nouvelle séance d’introduction au tribunal d’Amsterdam de Youssef T., cousin et ancien avocat du présumé grand criminel Ridouan Taghi. « Weski est une avocate très compétente. Elle est intègre et a une personnalité très puissante. Nous voyons également dans le dossier des indications qu’elle préférerait ne pas faire cela. »

‘Corde de sécurité’
Youssef T., 39 ans, est soupçonné, entre autres, d’avoir aidé Taghi à fomenter une violente émeute depuis l’EBI. Il aurait également été le lien entre son cousin détenu et le monde extérieur. Il a été arrêté le 8 octobre de l’année dernière alors qu’il visitait Taghi à l’EBI.

Selon Seebregts, Youssef T. n’était « pas la seule bouée de sauvetage ». Selon lui, le dossier est « plein d’indices » que Taghi a communiqué avec le monde extérieur bien avant que son cousin avocat ne lui rende visite pour la première fois en mars 2021 à l’EBI. Et même lorsque cette série de visites avait commencé, selon Seebregts, il y avait « une ligne de communication parallèle » via l’avocat Weski.

Six meurtres
Taghi (44 ans) est détenu à Vught depuis son arrestation à Dubaï en décembre 2019. En juin, le ministère public a requis contre lui une peine d’emprisonnement à perpétuité dans le cadre du procès Marengo. Marengo tourne autour de six meurtres et de plusieurs tentatives de meurtre.

Youssef T. a indiqué lors de l’audience de mardi qu’il n’avait plus confiance dans l’équipe d’enquêteurs qui enquête sur son cas. Il a refusé de coopérer avec un dernier interrogatoire le mois dernier.

« Mesurer avec deux normes »
Selon lui, la police et la justice se concentrent uniquement sur lui. Il s’est demandé à haute voix s’il existait un «double standard», faisant référence à un manque d’attention pour l’autre ligne de communication. Il a déclaré qu’il était prêt à répondre aux questions lors de l’audience sur le fond de l’affaire, prévue les 14, 16 et 19 décembre.

Ridouan Taghi est également suspect dans cette affaire, mais le ministère public ne décidera s’il y a lieu de le poursuivre que lorsque l’affaire contre le cousin Youssef aura été réglée.



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