Pour certains, ce fut un véritable fiasco. Pour d’autres, une protestation « hors de propos » compte tenu du nombre déjà limité de voitures blanches en circulation. Le fait est que le lock-out des chauffeurs de taxi contre le décret Asset, qui vise à ouvrir le marché par l’injection de nouvelles licences, s’articule autour d’un pivot : la défense d’un business fermé, contingent, imprenable, basé sur un marché de produits très coûteux. licences. En fouillant dans les déclarations fiscales déposées auprès du ministère de l’Économie et des Finances, le tableau d’une crise permanente se dessine. Difficile de concilier cet été avec les aires de stationnement désertes et les files d’attente de plusieurs kilomètres de touristes et de citoyens attendant un taxi dans les grandes villes.

Ce qui ressort des déclarations de revenus

D’après les données collectées sur la base fiscale dans le code Ateco « 49.32.10 – transport par taxi » et qui regroupe les personnes physiques, les sociétés de personnes, les sociétés forfaitaires, les sociétés coopératives et les sociétés par actions, les revenus annuels bruts déclarés à l’ le fisc entre 2017 et 2019 est bloqué à un peu plus de 15 000 euros, soit en moyenne un peu plus de 1 250 euros bruts par mois. Les chiffres ne fluctuent que légèrement si l’on considère qu’en 2017 le revenu moyen s’élevait à 15 196 euros et qu’en 2018 il est passé à 15 828 euros, en 2019 à 15 499 euros. En 2020, la pandémie se fait sentir : les revenus s’effondrent à 3 770 euros (les données 2021 sont encore en cours de traitement). Les niveaux varient beaucoup d’une ville à l’autre mais sont stables pour chaque commune dans le temps, à l’exception du Covid évidemment. Dans la capitale, par exemple, ils varient de 13 282 euros en 2017 à 12 817 en 2019, en passant par 13 843 euros en 2018. À Milan, c’est la même chose : 19 766 euros pour 2017, 20 718 en 2018 et 19 591 en 2019. Ceux qui déclarent le la plupart sont les chauffeurs de taxi de Bologne avec 20 298 euros en 2019 qui pourtant en 2017 étaient de 15 465 euros. Les « plus pauvres » de Naples : ici, ils sont passés de 3 751 euros en 2017 à 6 275 euros en 2019, soit la moitié de Rome.

REVENUS DÉCLARÉS PAR AUTO BIANCHE

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Le métier des licences

Il faut également lire le tableau en tenant compte du grand thème qui a occupé le devant de la scène ces derniers jours dans la polémique autour du décret Urso. Et c’est d’ailleurs un thème entièrement italien. Il s’agit du marché des licences qui, selon les estimations des directions régionales de l’Agence des Revenus rapportées par Repubblica, oscille entre un minimum de 140-150 mille euros à Rome et Milan jusqu’à un maximum de 250 mille euros à Florence. Des chiffres inaccessibles si l’on considère que le chauffeur de taxi italien moyen gagnait 1 291 euros brut par mois en 2019. Pourtant, le marché existe et est florissant, au point qu’il est tentant même pour les citoyens qui ne veulent pas perdre 20 % des recettes des nouvelles licences. La loi Bersani n. L’article 6 du décret n° 248/2006 a introduit la possibilité pour les municipalités d’accorder des permis « gratuitement ou moyennant paiement ». Dans cette disposition il y a aussi le partage du produit des ventes : 20% à la Commune et 80% aux chauffeurs de taxi. Faisons le calcul. Compte tenu de l’objectif du Capitole de délivrer 1.000 nouvelles licences permanentes, il s’agit d’une « ronde » de 150 millions d’euros : 120 millions dans les poches des « anciens » chauffeurs de taxi et 30 millions dans les caisses de la Municipalité.

Beaucoup se sont prononcés contre le système des licences, considérant qu’il s’agit là du véritable frein à la libéralisation du secteur. La vente de titres d’autorisation est possible car les licences en Italie sont accordées sine die. Ils n’ont pas de date de péremption, contrairement à ce qui se passe dans presque tous les pays européens.

En savoir plus

Le secteur dans l’UE

Selon une étude réalisée par Bocconi pour la Commission européenne, seule l’Espagne, avec l’Italie, propose un mécanisme pour les diplômes délivrés sans aucune date d’expiration. En France les permis sont attribués pour 5 ans et ne sont plus transférables depuis 2015. Permis de deux ans et concessions de cinq ans en Allemagne où la cession à des tiers est exclu tandis qu’en Hollande le « certificat de bonne conduite » nécessaire pour conduire un voiture blanche ainsi que d’autres titres ont une durée de cinq ans et, étant personnels, ne sont pas transférables. Le marché des licences n’existe pas en dehors de l’Italie pour la simple raison que les licences restent toujours à la disposition de l’AP et ne peuvent être ni vendues ni achetées.



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