Retraites, la table gouvernement-syndicat repart du Quota 103 bis, indemnités de départ et relais générationnel


Après plus de quatre mois, l’affrontement entre le gouvernement et les syndicats sur les retraites a recommencé. Le rendez-vous est fixé au lundi 26 juin avec le sujet des avances sur les retraites à l’ordre du jour, mais pas que. L’attention sera également portée sur la soi-disant « couverture sociale » des jeunes, sur la possibilité d’ouvrir la voie à ce qu’on appelle le « relais générationnel » et sur la relance des retraites complémentaires, éventuellement aussi avec une nouvelle phase de consentement tacite pour l’indemnité de départ. L’horizon est celui de la manœuvre d’automne, même si l’intention de l’exécutif est de peaufiner progressivement un plan en plusieurs étapes qui a pour point d’arrivée, d’ici la fin de la législature, les interventions structurelles qui pourraient également passer par l’adoption de Quota 41, et qu’il commence en 2024 avec les mesures les plus urgentes, en tenant compte en tout cas des ressources limitées disponibles. Ce qui pourrait rendre quasi obligatoire une extension du Quota 103, peut-être dans une version légèrement revue par rapport à la formule actuelle.

La première ronde d’été gouvernement-syndicat en vue de la manœuvre

La table avec les syndicats est au point mort depuis février, malgré les pressions de la CGIL, de la CISL et de l’UIL au gouvernement. Après la rencontre tous azimuts en mai entre la Première ministre Giorgia Meloni et les dirigeants syndicaux, l’affrontement reprend le 26 juin, d’abord dans le but de définir les mesures à inscrire dans la prochaine loi de finances mais aussi d’identifier les orientations pour les interventions à adopter dans les années à venir afin d’éviter le risque que ce que la première ministre elle-même a défini comme « une bombe sociale » émerge dans les décennies à venir.

Les contraintes des finances publiques et les inconnues de l’inflation et des pensions minimales

L’idée, caressée avant tout par la Ligue, d’introduire rapidement la possibilité d’un départ à la retraite avec Quota 41 en version sèche a en effet déjà été écartée, la reportant à la fin de la législature, compte tenu des espaces tendus des finances publiques et des rythme très élevé des dépenses de retraite. Laquelle en 2024 est appelée à encore augmenter en raison de l’inflation toujours élevée à laquelle devront être liées des revalorisations tout aussi marquées des allocations de retraite. Ce qui pourrait être de l’ordre de 6 %, mais avec les limites imposées par le mécanisme activé par la dernière loi de finances. L’indexation devra toujours être complète pour les pensions minimales. Et dans la majorité il y a ceux, comme Forza Italia, qui demandent que ces traitements soient renforcés, à commencer par ceux des « plus de 75 ans » qui sont déjà montés à environ 600 euros par mois pour la seule année 2023 et qui, si Palazzo Chigi décide de satisfaire Fi, sera voué à approcher les 700 euros l’an prochain, avec un coût de pas moins de 500 millions.

Bis possible pour le Quota 103

A la fin de l’année, l’expérience annuelle du Quota 103 (possibilité de sortir avec 41 ans de versements et 62 ans d’âge) prend fin, tout comme celle de l’Ape sociale. Et le gouvernement devra décider quoi faire pour 2024. L’une des hypothèses sur la table est d’insister temporairement sur les mesures passerelles, prolongeant le Quota 103 de 12 mois supplémentaires, éventuellement dans une version légèrement révisée, et aussi l’Ape sociale. Il est alors possible d’étendre le nombre de travailleurs engagés dans des activités pénibles qui peuvent accéder à des formes de sortie anticipée. Une solution qui ne serait pourtant pas trop bienvenue pour les syndicats, qui misent sur la retraite à 62-63 ans ou, alternativement, à 41 ans de cotisations. Il reste à voir si d’autres suggestions ou options alternatives arriveront de l’Observatoire sur le contrôle des dépenses de sécurité sociale, qui est en train de se former sur l’apport de la ministre du Travail, Marina Calderone.

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Le nœud de l’option féminine

Fin 2023, l’option féminine cessera également d’être active, la sortie anticipée avec le recalcul des cotisations du chèque, qui avec la dernière loi de finances a été limitée par le gouvernement Meloni à un petit bassin de travailleuses. La Cgil, la Cisl et l’Uil, ainsi que les oppositions, demandent depuis des mois le rétablissement des exigences en vigueur en 2022 (58 ans, 59 pour les indépendantes et 35 pour les cotisations). Un retour dans le passé récent qui ne serait pas malvenu même au ministre Calderone. Mais le premier obstacle à surmonter reste celui des ressources disponibles.



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