Résidents locaux contre le nouvel entrepôt Fresenius Kabi à Emmer-Compascuum : ‘Monsterly high’

Huit riverains, accompagnés de leurs avocats et juristes, se sont rendus à la mairie pour une audition devant la commission des recours.

« Je vis sur la Beukenlaan depuis 1996 », raconte un habitant qui habite de l’autre côté du site de Fresenius Kabi. « Il y aura un bâtiment monstrueux. J’ai de grandes objections et des problèmes avec cela. »

« Si la hauteur des bâtiments reste telle qu’elle est aujourd’hui, cela ne me pose aucun problème. Mais c’est inacceptable », déclare un autre habitant de Beukenlaan.

Avec le soi-disant permis miette, un plan de construction peut s’écarter d’un plan de zonage. Avec une procédure de huit semaines, la municipalité peut accorder un permis d’environnement sans que celui-ci doive être discuté en conseil municipal. Fresenius Kabi a demandé ce permis en août dernier.

La commune d’Emmen souhaite accorder le permis car le bâtiment est situé à au moins 100 mètres des riverains. Selon la municipalité, les lignes de visibilité du bâtiment sont donc « relativement limitées » et il est « spatialement acceptable ».

Une soi-disant étude solaire montre que moins de lumière solaire atteint les maisons en raison de la hauteur du bâtiment. Environ deux heures par jour, dans le pire des cas, estime la municipalité. « Le conseil déclare qu’il y a un bon aménagement du territoire. Il est établi qu’il n’y a pas beaucoup de perte en termes d’heures d’ensoleillement. Moins de soleil ne veut pas dire qu’il fait immédiatement noir », a déclaré l’avocat de la municipalité de Emmen. De plus, elle déclare qu’il n’y aura pas d’effet d’ombre de l’entrepôt sur les résidents.

Selon l’avocat de Fresenius Kabi, le groupe veut planter des plantes devant l’entrepôt, du côté des habitants de Beukenlaan et Iepenlaan. « Ces pourparlers vont se poursuivre. Il y a aussi une discussion avec la municipalité au sujet d’un tampon d’eau (pour récupérer l’eau de pluie). Fresenius veut aussi parler aux voisins pour conclure des accords concrets. On ne sait toujours pas quand cela deviendra clair ».

L’avocat soutient également que les klaxons des voitures et les feux clignotants cités par les riverains n’ont rien à voir avec l’application et la hauteur du bâtiment. Il cite également la vision en hauteur de la commune d’Emmen, qui fait référence à des hauteurs de cinquante à quatre-vingts mètres. « Cela concerne alors le centre, mais cela montre bien que la commune d’Emmen pense à des hauteurs plus élevées avec des immeubles de grande hauteur que Fresenius ne l’est actuellement. C’est spatialement acceptable, Fresenius n’a pas prouvé le contraire. »

Le comité des objections a critiqué la justification de la municipalité concernant la hauteur. « Parce qu’alors, où est le point de basculement ? Maintenant, il est de 23 mètres. Qu’est-ce que le Conseil trouve acceptable et qu’est-ce qui ne l’est pas ? La municipalité n’a pas pu se prononcer clairement à ce sujet.

Selon la direction du groupe, une hauteur de 23 mètres est nécessaire pour tout stockage impliqué dans la production de nutrition médicale à Emmer-Compascuum. Au début, l’entreprise voulait construire 32 mètres de haut, mais cela s’est avéré techniquement impossible. La municipalité a également conseillé d’abaisser la hauteur.

À l’automne 2018, Fresenius a annoncé qu’il investirait 100 millions d’euros dans l’entreprise. Le site d’Emmer-Compascuum est passé de la production de poches de sang médicales à la production d’alimentation par sonde. La production de poches de sang a été transférée en République dominicaine en raison de coûts moins élevés. Une subvention de deux millions d’euros a été débloquée par la province de Drenthe (1,5 million d’euros) et la commune d’Emmen (500.000 euros) pour recycler le personnel resté à Emmer-Compascuum.

La commission des objections émettra une recommandation dans un délai maximum de six semaines. Cet avis ira à l’exécutif municipal, qui doit prendre une nouvelle décision en la matière.



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