Renaldo & Clara / La bouche qui coule


Le nouvel album de Renaldo & Clara s’inscrit dans la continuité du précédent, ce que Clara Vinyls elle-même a reconnu et qui, dit-elle, se reflète dans les pochettes des deux albums : l’une la représente face cachée, l’autre face visible. En arrière-plan, le même ciel clair d’été. Vinyls dit que la bonne acceptation que ‘L’amor fa calor’ a obtenue en 2020 l’a motivé à continuer à explorer la voie de la pop faite avec des ordinateurs à partir de ce travail, et ‘La boca aigua’ est un album qui complète le précédent mais qui , à son tour, apporte des nouvelles.

D’abord les noms concernés, car Vinyls a invité pour la première fois des producteurs extérieurs dans son univers. Et au générique on retrouve la même chose pour InnerCut, qui co-produit la plupart des morceaux, comme le single ‘Globus’, après avoir travaillé avec la moitié de l’industrie musicale espagnole ; qu’Hidrogenesse, que l’on retrouve en train de jouer de la j-pop dans ‘Encaix’, bourré de sons de jeux vidéo qui donneraient l’eau à la bouche à Kate NV, par exemple.

M. Chen apparaît également sur ‘Globus’, un single rond comme un « globe » qui définit la direction sonore de ‘La boca aigua’ avec son mélange de rythmes hip-hop légers, de sifflets et de crochets mélodiques ou vocaux (parlés ou chantés) . ) qui se croisent et se mélangent jusqu’à exploser en un bijou pop. Toutes les chansons de ‘La boca aigua’ sont de petites capsules de 2 minutes (ou moins) dans lesquelles il se passe beaucoup de choses.

Parmi les choses qui se passent, il faut parler des différentes influences qui recouvrent les morceaux de ‘La boca aigua’, car il y a de tout ici. Quand Vinyls s’énerve et sort dans la rue pour le faire disparaître, il sort un morceau de favela funk aussi poli et personnel que ‘S’està miller al carrer’, avec des couplets récités. Lorsqu’il chante sur le chagrin d’amour, dans ‘El Riu’, cette « rivière » naît dans l’indie-pop et se jette dans les rythmes ridés de Flume. En regardant le hip-hop classique, Prince pourrait soudainement apparaître dans les plans funk de « Rearview ».

A aucun moment Vinyls n’oublie d’écrire les plus belles chansons pop possibles. Consacré à l’amour et au chagrin d’amour, « Trobo a faltar » est comme « Globus » mais ajoute de jolis effets de jeu vidéo, « Per tu el que faci falta » s’abandonne à l’amour via un rythme reggaeton qui ne l’est presque pas, à cause de la façon dont qu’il chérit, ‘Fins que em quedi clar’ est une autre de ses promenades kaléidoscopiques, et ‘La palma’ ne renonce pas aux vibrations branchées du garage britannique. Du prisme artisanal, coloré, léger et léger de Renaldo & Clara, chaque chanson de ‘La boca aigua’ sonne comme son propre genre.



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