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Les actions de Rémy Cointreau ont chuté de 11 pour cent après que le fabricant français de spiritueux ait prédit que ses ventes diminueraient d’un cinquième cette année, les consommateurs américains évitant le cognac.
La société basée à Paris a déclaré que ses revenus dans la région Amériques se sont effondrés de 50 pour cent au premier semestre, les consommateurs ayant arrêté leurs achats et LVMH intensifiant les promotions sur sa marque rivale de cognac Hennessy.
Les revenus de la division cognac de Rémy Cointreau ont chuté de 30 pour cent.
« Aux Etats-Unis, les conditions de marché se sont détériorées en raison d’un environnement promotionnel très intense et d’une hausse des taux d’intérêt qui a réduit la capacité de financement des distributeurs », a indiqué vendredi l’entreprise.
Rémy Cointreau a déclaré qu’il s’attend désormais à une baisse organique de ses ventes entre 15 et 20 pour cent cette année, poussant ainsi le rebond précédemment attendu au troisième trimestre à l’année prochaine.
Les analystes de Bernstein ont qualifié la réduction des orientations de « machette et non de scalpel ».
Les actions de la société sont tombées à un plus bas de trois ans à 104 euros pour atteindre une valeur marchande de 5,6 milliards d’euros, contre un sommet de 12 milliards d’euros fin 2021.
Aux États-Unis, le principal concurrent de Rémy sur le marché du cognac, LVMH, a fait une promotion agressive de sa marque Hennessy pour attirer les consommateurs américains frappés par la crise du coût de la vie. L’analyste de Bernstein, Trevor Stirling, a déclaré que les actions promotionnelles de LVMH n’étaient pas caractéristiques du géant français du luxe.
« Habituellement, ils maintenaient les prix et supportaient la douleur », a-t-il déclaré. « Ils ne veulent pas baisser les prix, alors ils font des promotions temporaires. Cela ne correspond pas du tout à la philosophie du groupe.
Rémy est également réticent à baisser les prix, affirmant qu’il « maintiendrait une politique de prix stricte et sans compromis » et avalerait le coup dur des ventes.
Les ventes de cognac ont explosé pendant la pandémie, les consommateurs ayant bu pendant le confinement et la réouverture, stimulés par les chèques de relance.
La moitié du cognac aux États-Unis est bu par des Afro-Américains, qui ont été touchés de manière disproportionnée par la crise du coût de la vie maintenant que les paiements de relance ont pris fin, selon Bernstein.
« Cela vous renseigne sur les nantis et les démunis aux États-Unis », a déclaré Stirling.
Rémy Cointreau et LVMH ne sont pas les seuls producteurs de boissons à connaître une période difficile, notamment sur le marché américain.
Les actions du fabricant d’Aperol Campari ont plongé jeudi après que le groupe ait manqué ses attentes en matière de ventes et de bénéfices, ce que la société a imputé aux mauvaises conditions météorologiques en Europe et à la normalisation de la demande post-pandémique aux États-Unis.
Le fabricant français de boissons Pernod Ricard a également signalé une baisse de ses ventes aux États-Unis et en Chine au cours de son dernier trimestre, les ventes de cognac Martell ayant été touchées en Chine, tandis que la demande de whisky Jameson et de vodka Absolut a chuté aux États-Unis.