Relations défectueuses – Comment se donner une seconde chance ?


cara Esther,

Je suis E., un jeune avocat qui cherche depuis des mois les réponses à ses peines d’amour dans vos phrases. Aujourd’hui, j’ai décidé de vous écrire.

Venons-en au fait : maintenant il y a presque un an j’ai trompé mon copainje me suis senti mis à l’écart à cause de son travail et je suis tombé, dans une période de grand stress, dans une toile plus grande que moi.

Nous avions une perspective d’avenir, mais impatients et dans un moment de fragilité émotionnelle J’ai succombé aux attentions d’un autre homme.

Découvert la tromperie J’ai fait tout mon possible pour récupérer, travaillant principalement sur moi-même avec des mois et des mois de thérapie. Lui, distant mais assez piquant. Le classique « tu passes ton chemin mais je t’observe de loin », un fil invisible pour nous lier.

Les améliorations dans mon parcours psychanalytique sont claires, mais j’irai droit au but.

Après des mois de bourdonnement silencieux, il m’a accordé une séance de thérapie de couple. A l’occasion il s’exprimait peu, il parlait de confusion et de peurs, nous écartant d’un « je vais y réfléchir ».

A ma sortie du studio, l’impensable s’est produit : après une vilaine dispute, son émotivité l’a emporté et il a réussi un baiser romantique.

J’ai remonté le temps, ça m’a donné de l’espoir, je croyais au progrès lent et imperceptible. Je me suis réjoui, j’ai attendu, prié, pleuré, mais… rien.

La sua reazione è oggettivamente in linea con le sue parole: confusa, ma io davvero non so più come prenderla, credo di aver finito le risorse necessarie, sia per andare avanti (che poi non è quello che vorrei), sia per tornare a volermi bien.

Nous sommes symétriques en n’étant pas sur le point d’abandonner, étant donné que, aucun d’eux n’est prêt à dire que c’est fini.

Voici ma question : que faire dans ces cas, quand vous avez fait ce qui, même compris, n’était pas suffisant ?

Une phrase de votre livre me réchauffe le cœur qui dit « Après tout, on réalise l’amour quand l’alternative n’est pas possible : cela ne peut se faire sans vous, alors autant commencer à penser à être avec vous pour le reste de la vie. “.

Est-il possible, malgré tout ce qui n’est rien, de l’espérer encore ?

Je t’embrasse

ET.

La réponse d’Esther Viola

Cher E,

Espérons à nouveau. Je l’ai toujours fait, en me sauvant. J’ai toujours abandonné dans la rue, à cause de la fatigue, de l’épuisement des forces, des coups de raisonnement obtenus avec de la chapelure.

Le pouvoir de l’espoir

C’était la seule façon dont je pouvais. L’espoir est trop puissant, déesse fabuleuse, remède sûr. Le soleil nous bat toujours, dans les palais de l’espoir. Avouons-le : avec un peu de chance, car espérer vous fait vous sentir mieux.

Et puis bien sûr, il y a ces magnifiques corsaires de la vie avec une répulsion pour les attentes. Ce que je donnerais pour avoir été l’un d’entre eux. Maintenant je vous écrirais peut-être d’une fusée allant vers Mars.

C’est la toute-puissance du « qu’est-ce que je fais maintenant ? », être amoureux. De grandes confusions, puis tu te consoles seul, après quoi tu dis “au revoir”, toujours seul, puis tu reformules en “voyons ce qui se passe”. Vous pouvez tout faire sauf choisir. Se tromper quelque part, c’est-à-dire aimer sans remède.

Cela nous évite le fait que deviner ou faire des erreurs n’y change rien : demandez à ceux qui vous paraissent heureux s’ils méritent leur vie heureuse ou s’ils ont quand même fait les combinaisons. Et trouver des heureux honnêtes (très rares dodos), pour lui poser la question.

Il ne s’agit pas tant d’avoir la possibilité d’un choix intelligent que de le reconnaître à temps, préparez-vous à avaler le crapaud.

Donc il n’y a pas de réflexion qui tienne, E. S’ils ne nous mettent pas à la croisée des chemins, personne ne changera de cap. Le seul sujet auquel l’amant est préparé est l’attente : il s’attend à ce que tout se passe bien ou il s’attend à ce que ça passe. Au milieu, nous disons “nous y arriverons cette fois aussi”. et tu sais quoi? Nous faisons bien.

Pas d’aphorismes pour vous, rien du tout. Restez pour voir comment ça se passe, si c’est tout ce que vous pouvez faire.

Ou fuyez et changez tout, fuyez même en pleurant, s’il le faut, ce serait la meilleure chose, vous vous dites déjà. Mais ces meilleures choses, qui a jamais su les faire ? Où sont ces forgerons de leur propre destin, quelles familles avaient-ils, où puisent-ils la science ?

Nous aimons nous convaincre que nous sommes déterminés, capables de résister, capables de recommencer. Un peu héroïque, quand on raconte comment cette fois on s’est remis à genoux et on s’est relevé du sol. Mais gardons l’épopée de le faire pour quand il le faut vraiment, le pire, le vrai, ne vient jamais comme une décision, toujours comme un coup sur le front. Les possibilités, comme les possibilités sont belles, comme il faut être grand pour les sortir de sa tête, abandonner, faire d’autres vies qui ne sont pas celle que l’on veut.

Faut-il attendre d’être désespéré pour devenir invincible ? Mais n’y a-t-il pas un autre moyen ? En attendant c’est le printemps, E., quelque chose à faire pendant que le monde ne va pas comme on dit on le trouve en sécurité.

iO Femme © REPRODUCTION RÉSERVÉE



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