Dissolvez et grattez le Parti démocrate comme s’il s’agissait d’une mauvaise entreprise pour créer une « chose rouge » qui court dans les bras des M5 de Giuseppe Conte, comme le suggère l’ancien Premier ministre Massimo D’Alema, pas trop entre les lignes dans une interview avec Événement quotidien ? Ou remonter aux origines de la vocation majoritaire de 2007-8, c’est-à-dire le Parti démocrate « un sujet post-idéologique, réformiste, fortement ancré dans les valeurs de la gauche démocrate, qui vise à obtenir le consentement pour gouverner », comme le souligne le premier secrétaire Walter Veltroni dans une interview à la presse ?
L’effet « vintage » : après 15 ans toujours D’Alema et Veltroni
15 ans après sa naissance, le Parti démocrate est en route vers un énième congrès pour choisir un énième secrétaire – le dixième – sans avoir dissous les nœuds initiaux. Et l’effet est vraiment « vintage », avec les M5 pro de Conte à gauche et les réformistes pro Terzo Polo de Carlo Calenda et Matteo Renzi armés les uns contre les autres comme au temps de D’Alema et Veltroni. Tous deux issus du PCI-PDS-DS, le premier n’a jamais vraiment cru au projet du Parti démocrate veltronien et avait déjà déclaré l’accepter par nécessité, tandis que le second a tout misé sur la construction d’une maison des réformistes qui unirait les cultures socialistes. et libéral démocrate. Cependant, une maison qui ne semble pas avoir de fondations solides : certains des réformistes ont depuis longtemps quitté le parti, à commencer par l’ancien premier ministre et secrétaire Renzi et son ancien ministre Calenda, et l’autre parti ne se sent pas trop bien si même un un grand vieillard du quartier catholique comme Beppe Fioroni se rendit sur le terrain à ces heures-là pour lancer son cri d’alarme : « Nous n’avons certainement pas fermé DS et Margherita pour aller rejoindre les ailiers de Conte. Il faut chercher un dialogue positif avec Calenda et Renzi ».
Une gauche à Mèlenchon ou la contestation du centre pour le gouvernement ?
Un parti de gauche allié à Conte pour un pôle à la Mèlenchon qui considère la représentation des classes les plus faibles et marginalisées comme une priorité ou un parti réformiste à vision centrale qui considère comme prioritaire la contestation du gouvernement ? Il est clair que le pari de Veltroni il y a 15 ans était de créer un parti qui soit les deux, mais il est également clair que peut-être « la fusion n’a pas réussi », comme le disait déjà D’Alema à l’époque.
Vers le Congrès : pointe et gauche contre la montée de Bonaccini
C’est le choc idéal qui est la toile de fond de la confrontation interne qui, avec la direction convoquée par le secrétaire Enrico Letta, conduira à la célébration du congrès et à une nouvelle direction dans les premiers mois de 2023. Le gouverneur est déjà sur le terrain pour la zone réformiste d’Émilie-Romagne Stefano Bonaccini : soutenu par l’ancienne base réformiste Renzians et par un vaste réseau de maires et d’administrateurs locaux, sa candidature effraie non seulement la gauche du parti mais aussi les dirigeants qui ne sont pas à gauche (de Dario Franceschini à Andrea Orlando, de Nicola Zingaretti à Beppe Provenzano) : tous soucieux de garder les clefs de la fête. De la « ferme », pour reprendre la célèbre expression du secrétaire d’alors Pier Luigi Bersani.
La poussée pour allonger le temps du congrès et retarder ainsi le « décompte »
D’où les différentes propositions arrivées en ces heures de dissolution du Parti démocrate, ou de sa refondation indéterminée, avec l’intention mal dissimulée de prolonger le temps du congrès et d’empêcher ainsi Bonaccini de prendre le contrôle de la « ferme ». Du moins jusqu’à ce qu’une candidature capable de vraiment rivaliser ait émergé (la jeune Elly Schlein, très proche de Letta, est jugée « faible », mais peut-être surtout trop indépendante). Et de là aussi, les propositions qui resurgissent d’abolir les primaires ouvertes aux électeurs pour que le secrétaire ne choisisse que les adhérents : force est de constater qu’avec les gazebos ouverts à tous, la direction devient véritablement contestable, comme en témoigne l’affaire politique de Renzi .