Récompenser, en plus de sanctionner : du code pénal au « virtuel »

L’idée est que, tout comme les actions opportunistes doivent être punies, symétriquement, les actions coopératives doivent être récompensées. Giacinto Dragonetti, un excellent élève d’Antonio Genovesi, notait dans l’introduction de son Delle Virtue e de ‘premj, comme suit : « Les hommes ont fait des millions de lois pour punir les crimes, et ils n’en ont pas établi une seule pour récompenser les vertus » (1768, p. 3). Mockus a donc proposé non seulement de punir symboliquement les comportements dysfonctionnels, mais aussi de récompenser les comportements coopératifs. Mais en termes d’efficacité, les récompenses et les sanctions, monétaires ou symboliques, sont-elles exactement les mêmes ? C’est aussi un beau thème avec des implications importantes qui peuvent être explorées à l’aide des méthodes de l’économie expérimentale.

L’efficacité des récompenses et des punitions

En 2007, un groupe d’universitaires dirigé par Martin Sefton a publié une étude visant à comparer l’efficacité relative des récompenses et des punitions. Le jeu classique de bien public sans punition et avec punition s’accompagne de deux autres traitements : un dans lequel les participants pouvaient récompenser les autres membres du groupe et un quatrième dans lequel ils avaient les deux possibilités, récompenser et sanctionner.

Il existe des preuves solides non seulement que les humains sont particulièrement sensibles à la réciprocité négative, c’est-à-dire qu’ils sont prêts à punir coûteusement ceux qui leur font du mal, mais aussi à la réciprocité positive, c’est-à-dire que nous sommes souvent désireux de récompenser coûteusement ceux qui ont été gentil avec nous.

Sur la base de ces « faits stylisés », Sefton et ses collègues avaient de bonnes raisons d’attendre un effet comportemental de l’introduction de la possibilité de récompenser la coopération. Les données recueillies dans l’expérience montrent d’abord que, comme observé dans de nombreuses autres études, en l’absence de sanctions et de récompenses, la coopération atteint rapidement le niveau zéro. Tous les participants se transforment en free riders. Lorsque, au contraire, il n’est possible que de sanctionner, ou de sanctionner et de récompenser, la coopération se développe de manière significative et atteint des niveaux de contribution supérieurs à 50 %.

Les récompenses fonctionnent mieux que les punitions

Lorsque les récompenses et les punitions peuvent être utilisées, les participants semblent préférer utiliser les premières, du moins au début du jeu, plutôt que les secondes. Dans le traitement où seules les récompenses peuvent être utilisées, le niveau de coopération augmente rapidement, bien que vers la fin du jeu, lorsque les participants savent que les opportunités d’être récompensé diminuent, alors une décroissance plus rapide du niveau de coopération est observée. que celle observée en présence de punition. En fin de compte, ces données semblent suggérer que les punitions et les récompenses modifient le comportement des participants en les poussant vers des niveaux de coopération plus élevés, mais elles semblent nous dire que l’effet des deux facteurs n’est pas symétrique.



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