Réactions consternées après le retrait d’une loi anti-tabac révolutionnaire par le gouvernement de droite néo-zélandais

Le Premier ministre Luxton l’a confirmé lundi. Les organisations de santé néo-zélandaises sont consternées par l’abrogation de la loi anti-tabac qui a été saluée dans le monde entier l’année dernière. La loi supprimée ferait plus que simplement interdire de fumer à tout Néo-Zélandais né après 2008 : elle réduirait également considérablement la quantité de nicotine dans les cigarettes et restreindrait les ventes de tabac. Les cigarettes ne pourraient être vendues que dans six cents magasins – il y en a aujourd’hui six mille.

La loi antitabac est l’œuvre du Parti social-démocrate et de la populaire Première ministre Jacinda Ardern, qui a gouverné la Nouvelle-Zélande depuis 2017. Ardern a démissionné prématurément en janvier de cette année pour des raisons de santé. Son successeur Chris Hipkins a perdu les élections du mois dernier face à Chris Luxton, dont le Parti national de droite a remporté 38 pour cent des voix. Après des négociations difficiles, Luxton (53 ans) a réussi à former un gouvernement de coalition comprenant deux petits partis populistes, tous deux opposés à la loi anti-tabac.

Le nouveau ministre des Finances, Nicola Willis, a été le premier à annoncer samedi l’intention du gouvernement. Selon elle, la loi antitabac serait supprimée afin de continuer à percevoir des taxes sur les produits du tabac. Le Premier ministre Luxton a défendu cette décision lundi. Il craint qu’une interdiction de fumer ne conduise à un marché noir des cigarettes (hors taxes). Selon lui, la Nouvelle-Zélande manquerait donc de droits d’accises.

Les Maoris ont été très durement touchés

L’abrogation de la loi en Nouvelle-Zélande affecte particulièrement la population locale maorie. Les Maoris fument le plus et souffrent donc le plus des maladies causées par le tabagisme. Selon les experts, ce sont eux qui bénéficieraient le plus d’une interdiction de fumer. L’organisation de santé maorie Hāpai te Hauora qualifie l’abrogation de la loi de « catastrophique pour les communautés maories ».

D’autres experts sont également furieux de cette première décision du nouveau gouvernement. La BBC cite le professeur Richard Edwards de l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande. Il se dit choqué et déçu : « Il s’agit d’un pas en arrière incroyable par rapport à une mesure sanitaire de premier plan et vraiment brillante. »



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