RBC/HSBC Canada : un accord coûteux de 10 milliards de dollars attirera un examen réglementaire


Un collègue canadien qui se déprécie en plaisantant en disant que «l’initiative canadienne digne d’intérêt» est l’expression la plus soporifique de la langue anglaise.

Le prix de 13,5 milliards de dollars canadiens (10 milliards de dollars) est bien en avance sur les évaluations de cette colonne et des analystes du courtage. L’entente est présentée comme une « opportunité unique en une génération » par RBC. Dans le marché hautement concentré du Canada, les actifs bancaires importants sont rarement mis en vente.

HSBC Canada, le septième prêteur en importance au pays avec 134 milliards de dollars canadiens d’actifs, est une entreprise rentable. Axé sur l’ouest du Canada, il a produit 717 millions de dollars canadiens en bénéfice net l’an dernier et affichait un rendement de 11,7 % sur l’avoir ordinaire moyen.

Les organismes de réglementation canadiens ont résisté à une consolidation plus poussée dans une industrie dominée par seulement six grandes entreprises.

RBC semble convaincue que sa propre transaction — confirmant sa position de première banque au Canada — passera l’examen réglementaire. Il paie l’équivalent de 3 fois la valeur comptable tangible. Les banques canadiennes rivales se négocient sur un multiple de 1,6 à 2,5 fois, ce qui implique une saine prime de contrôle.

RBC s’attend à ce que l’opération génère des économies annuelles avant impôts de 740 millions de dollars canadiens. Cela couvrirait plus que la prime d’acquisition implicite sur les valeurs moyennes lorsqu’elles sont taxées et capitalisées. Cela augmenterait également de 6% le bénéfice par action consensuel estimé de la société pour 2024.

HSBC Canada ne détient que 2 % des dépôts et des hypothèques du pays. Sa force réside dans le prêt commercial plutôt que dans la rue principale. Le premier a représenté environ la moitié du bénéfice d’exploitation net de l’entreprise l’an dernier. RBC, avec environ un cinquième des dépôts du pays, peut affirmer que l’acquisition ne réduira pas de manière significative la concurrence au détail.

Mais Matthew Boswell, l’agressif commissaire à la concurrence du Canada, veut déjà bloquer le rachat de Shaw Communications par Rogers Communications pour 20 milliards de dollars canadiens. Tout accord élargissant la plus grande banque du pays peut s’attendre à être examiné de près.

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