Raffaeli, fleur épanouie : « En tant qu’adulte, je suis encore plus ambitieux »

Après la médaille de bronze dans le cercle, les deux victoires aux concours généraux de la Coupe du monde et le triomphe au club tricolore, l’individualiste des Marches se raconte

Simone Battaggia

& commat; claquer

4 mai
-Milan

De Folgaria à Folgaria. Il y a dix mois, lors des Tricolori qui fermaient la voie à Tokyo 2021, Sofia Raffaeli tentait d’insuffler un énième doute à la dt Emanuela Maccarani et de la convaincre de l’emmener aux Jeux, laissant à la maison l’une des deux vétérans, Alexandra Agiurgiuculese et Milena. Baldassarri, sur lequel le projet avait été construit. Elle n’y parvint pas, le choix était déjà fait, mais la fille de Chiaravalle prouva une fois de plus que l’avenir lui appartenait. Aujourd’hui, dans le Final Six des Tricolores Rythmiques (14h, live La 7), toujours à Folgaria, une Sofia différente reviendra. Maintenant elle a 18 ans, même physiquement elle a grandi, elle est plus femme, et surtout elle n’est plus le grand espoir. Le bronze au cercle aux Championnats du monde d’octobre au Japon et les deux victoires au « général » de la Coupe du monde l’ont placée sous les projecteurs internationaux. L’avenir bleu vers Paris 2024 repose sur ses épaules de moins en moins fragiles. Vous dites que le rythme c’est s’exprimer. On va vers des jugements moins « techniques », qui récompenseront davantage l’expressivité.

Raffaeli, aimez-vous ce tournant ?

« Oui, il y a plus moyen de raconter quelque chose, de pouvoir impliquer le jury. Avant on regardait plus les difficultés du corps, maintenant on peut vraiment raconter une histoire ».

Deux victoires en Coupe du monde, à Athènes et à Bakou. Les fruits sont déjà visibles.

« J’essaie, même si dans certains exercices ce n’est pas facile. J’entends beaucoup les massues et aussi le cerceau, car la musique de cet exercice, celle du Cirque du Soleil, m’accompagnait au corps libre quand j’étais enfant. J’aime aussi les autres : July (Julieta Cantaluppi, la coach, ndlr) Trouve toujours des détails ».

Joue également le rôle de Cruella. Comment trouves-tu?

« Bien. La musique est fraîche, jeune, et j’aime jouer une fille qui est mauvaise d’un côté, mais qui a quelque chose de bon dans son âme. Ce contraste m’attire ».

Que vous ont apporté les étapes de la Coupe du monde, à part les victoires ?

« Dans chaque course, il y avait quelque chose de bien, vous apprenez toujours. En Grèce, j’ai fait une bonne course, c’était la première qui m’a vu travailler sur les quatre outils et n’en avoir perdu aucun était une petite étape. A Sofia, j’ai bien résisté au concours multiple et dans les finales de spécialité j’ai augmenté les difficultés, à Bakou j’ai réalisé un très bon score dans le cercle ».

Comment vous sentez-vous en tant qu’adulte?

« Avoir 18 ans m’a fait réfléchir. Je me suis dit que ce serait une journée comme les autres mais ensuite j’ai senti que j’avais tout entre les mains. La responsabilité n’incombe plus aux parents ou à l’entraîneur. Sympa, mais c’est aussi un peu effrayant, je n’y suis pas habitué. En tout cas, le sport aide certainement ».

Enfin sénior. Le désir d’émerger a-t-il augmenté ?

« Oui, je le ressens beaucoup plus. En 2021 je ne comprenais toujours pas à quel point ces compétitions internationales étaient importantes, maintenant je me sens grandi dans ma tête. Et j’essaie de ne pas perdre ma concentration après avoir fait une erreur ».

Ira-t-il à l’université ?

« Oui, mais je n’ai pas encore décidé lequel. J’aime les matières scientifiques, mais c’est peut-être trop difficile de concilier études et sport. Peut-être que je ferai des sciences du sport. Mais maintenant, je dois préparer le bac ».

« Le soir quand je ne m’entraîne pas, de 18h à 20h. Pendant les courses par contre, je n’arrive pas à me connecter et donc je le fais tout seul. Les professeurs me passent les notes, ils sont très collaboratifs ».

Au-delà du sport et de l’école, avez-vous du temps pour autre chose ?

« Petit. Quand je peux me reposer, je récupère du voyage. J’ai une vie très occupée. Je suis 5 jours sur 7 à Fabriano chez une cadre, Maila Morosin. Samedi et dimanche je rentre chez moi. Cuit? Non, heureusement mon frère s’en chargera ».

Que ressent une individualiste comme elle lorsqu’elle voit des papillons ?

« J’aime beaucoup leurs nouveaux exercices, ils sont originaux. Je les suis toujours avec beaucoup de passion. Mais je suis un individualiste, point final. J’ai toujours disputé des compétitions par équipe, mais j’aime plus être seul sur l’estrade, avoir l’impression que les gens ne regardent que vous ».

Il y a un manque de Russes et de Biélorusses, les Ukrainiens sont moins présents. Comment était votre sport au temps de la guerre ?

« Je suis désolé pour eux, il n’y a pas de mots. Entre autres choses, la comparaison avec tous les meilleurs est importante, mais c’est aussi vrai que tant qu’il n’y a même pas les moins bons ils peuvent monter sur le podium ».

Cependant, ses scores ne disent pas qu’elle est « moins bonne ». Qu’est-ce que vous visez?

« Pour 2022, j’espère participer aux Championnats d’Europe et donner le meilleur de moi-même. Le grand objectif, cependant, ce sont les Jeux de Paris ».



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