Radio Begum, la radio de Kaboul qui éduque et informe les filles déscolarisées


Ccrime commis par la journaliste et entrepreneure Hamida Aman, Radio Bégum 90.1 fm est né à Kaboul le 8 mars 2021 et a immédiatement été un symbole de résistance. À peine cinq mois plus tard, le 15 août, les talibans ont marché sur Kaboul, anéantissant le gouvernement soutenu par les États-Unis et établissant un régime dans tout le pays qui limite la capacité des femmes à travailler et des filles de plus de 11 ans à fréquenter l’école. . Begum a cessé d’émettre pendant un mois seulement, puis a repris ses émissions à la mi-septembre après avoir assuré aux autorités que les diktats islamiques étaient respectés. Continuer à diffuser était plus important que de promettre le silence sur certaines questions.

Radio Begum, pour redonner noblesse aux femmes afghanes

Radio Begum reste donc, encore et surtout aujourd’hui, un précieux espace de liberté, même limité, pour les femmes afghanes.. Un espace où l’on parle du rôle de la femme dans la société et dans la famille, de l’importance de l’émancipation économique et du bien-être psychologique. Des thèmes qui sont loin d’être évidents dans le pays aux mains des talibans : il y a tout juste trois semaines, le gouvernement a décidé de ne pas tenir la promesse faite sous la pression internationale de rouvrir les écoles pour filles. Les établissements resteront fermés jusqu’à ce que le code vestimentaire des filles soit conforme à la charia et à la culture afghane. Les femmes sont descendues dans la rue pour protester mais leurs demandes sont restées lettre morte.

« Begum est un titre de noblesse qui était donné aux femmes des maharajas sous la dynastie moghole. Je l’ai choisi pour redonner aux femmes afghanes leur noblesse, et pour rendre hommage à ma grand-mère, qui s’appelait comme ça », raconte le fondateur Le figaro.

Les femmes afghanes descendent dans la rue contre le régime taliban

Hamida Aman, la fondatrice, entre Paris et Kaboul

Née à Kaboul en 1973, Aman a 6 ans lorsque sa famille se réfugie en Suisse pour échapper à la guerre. Après des études de communication et de journalisme, elle revient dans son pays après la chute des talibans en 2001. Elle a un mari et des enfants à Paris mais son pays l’appelle toujours quand, début 2021, elle choisit de fonder la radio.

La ligne éditoriale : informer, éduquer, responsabiliser

Aujourd’hui, douze journalistes femmes et trois techniciens hommes travaillent à Radio Begum : naturellement, dans des espaces séparés. Basé à Kaboul, le diffuseur fonctionne 24 heures sur 24 et couvre plus de huit provinces. “Informer, éduquer, responsabiliser” sont les trois mots d’ordre très éloquents sur lesquels se structure la ligne éditoriale.

Trois écolières afghanes, en 2004, à Kaboul, Afghanistan (Photo de Paula Bronstein / Getty Images)

Les émissions sont diffusées dans les deux langues nationales, le dari et le pashto. Et il y a une grande variété de contenus. Un gynécologue il intervient trois fois par semaine pour parler de problèmes médicaux et donner des conseils pratiques. On parle de tout, ou presque : du cancer du sein aux crises de boulimie, en passant par la chute des cheveux pendant la grossesse. Les auditeurs peuvent également parler de manière anonyme. Il y a des interventions régulières d’un psychologue et d’un expert en théologie, il y a un talk-show islamique qui traite de sujets sociaux et religieux d’un point de vue féminin.

Recevez des nouvelles et des mises à jour
au dernier
tendances beauté
directement dans votre courrier

Et il y a espaces pédagogiques pour collégiennes et lycéennes, il y a la possibilité d’exprimer sa frustration et de parler de ses difficultés mais aussi d’apprendre et de sourire. Il y a aussi lectures dédiées aux adultes: le directeur de la radio, Saba Chaman, 24 ans, raconte un L’Express être une grande fan de Michelle Obama au point d’avoir lu son livre à l’antenne pour le plus grand plaisir de ses auditeurs Devenir, en dari. (Il convient de mentionner que, selon le ministère de l’éducation en 2016, moins d’un Afghan sur 5 (18%) savait lire, contre 62% des hommes)

iO Donna © REPRODUCTION RÉSERVÉE



ttn-fr-13