Rabobank poursuit Greenpeace en justice pour les avis de recherche du PDG

Les avocats de Rabobank ne prennent certainement pas cela à la légère mardi matin : « Avec cette campagne, Greenpeace tombe en dessous d’un minimum moral ». Selon eux, l’organisation environnementale se rend coupable d’une tendance à la « diabolisation » qui fait de plus en plus de personnalités publiques la cible d’intimidations. «Au début, il y avait les maires et les députés, mais maintenant aussi les directeurs de banques.» Les avocats font référence à des incidents antérieurs, comme celui du relayeur qui s’est tenu devant la porte de Sigrid Kaag, alors leader du D66, en 2022.

Le fait que les émotions soient si vives entre Rabobank et Greenpeace est dû à une récente campagne menée par l’organisation environnementale. Greenpeace a utilisé le portrait du PDG de Rabobank, Stefaan Decraene, sur des autocollants, des affiches et des cartes postales avec le texte « Wanted » au-dessus. L’action la plus marquante a eu lieu le 15 octobre, lorsque des militants ont utilisé des rappels pour accrocher une gigantesque banderole de quinze mètres à son image sur la tour Vinoly sur le Zuidas. Sous son portrait se trouvait le texte : « Responsable de la déforestation ».

S’en est suivi un débat sommaire au cours duquel la question centrale de mardi était : Greenpeace peut-il utiliser le portrait de Decraene dans sa campagne contre la déforestation mondiale ? Rabobank exige que Greenpeace cesse d’utiliser son image dans le matériel de campagne, où il peut être vu comme un cow-boy « recherché », ou avec une tronçonneuse au milieu d’une jungle abattue.

Stratégie de relations publiques

Greenpeace a lancé cette action après que Rabobank ait refusé de signer une déclaration sur la déforestation. Selon Greenpeace, la banque « fournit le carburant de la déforestation » en finançant les entreprises et les particuliers impliqués dans le défrichement des forêts dans 37 pays. Rabobank ne souhaite pas signer la déclaration car, a réitéré la société mardi, « on ne sait pas exactement ce que cette déclaration implique ».

Avant même que l’audience n’ait réellement commencé, le juge s’adresse au chef de campagne de Greenpeace : « Vous devez être occupé aujourd’hui ». Elle fait référence à une autre affaire menée le même jour par Greenpeace, dans laquelle l’organisation environnementale exige que l’État néerlandais réduise rapidement les émissions d’azote autour des zones naturelles vulnérables.

Dans l’affaire Rabobank, le PDG en question n’est pas présent dans la salle d’audience. Ses avocats affirment que sa présence ne ferait qu’attirer l’attention sur la stratégie de relations publiques de Greenpeace. « Nous préférons le garder secret », affirment les avocats, qui affirment que Greenpeace cherche principalement à attirer l’attention des médias avec de telles actions.

Sécurité

Selon l’avocat de Greenpeace, Rabobank ne devrait pas se cacher derrière « une personne morale ». En fin de compte, ce sont les gens qui font des choix, et une personne occupant un poste aussi élevé devrait en être tenue responsable, selon l’organisation environnementale. « Il gagne largement assez pour ça. » Selon Greenpeace, Rabobank veut « calmer » l’organisation environnementale avec ce procès. Dans ce cas, Greenpeace invoque le droit à la liberté d’expression et le droit de manifester.

Rabobank indique que la banque est toujours ouverte à la discussion, mais que la « campagne de diffamation personnelle » est injustifiée. Selon les avocats, le PDG est injustement présenté comme un « criminel international ». La banque affirme que la campagne porte non seulement atteinte à la réputation de Decraene, mais met également en danger sa sécurité.

La chef de campagne de Greenpeace, Meike Rijksen, affirme que les investissements de Rabobank qui contribuent à la déforestation sont très dangereux pour des millions de personnes. « De plus, nous avons utilisé son portrait, pas son nom », ajoute-t-elle.

Rabobank souhaite que toutes les images de Decraene circulant sur Internet et dans la rue soient supprimées, sous peine d’amende de dix mille euros par jour. Ce montant serait ensuite transféré à un organisme de bienfaisance choisi par l’organisation environnementale.

La décision du jugement sommaire est attendue le 26 novembre.






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