« Rabobank fait trop peu pour écologiser les agriculteurs »


Rabobank doit faire plus pour aider les agriculteurs à rendre leurs entreprises plus durables. Plus tard cet été, le ministère de l’Agriculture, de la Nature et de la Sécurité alimentaire (LNV) instruira donc formellement la banque « de contribuer à la transition » vers un secteur agricole plus durable. Le ministère rapporte que CNRC.

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« Tout le monde a un rôle à jouer pour rendre l’agriculture plus durable, en particulier les banques. Ils doivent donc prendre leurs responsabilités », a déclaré un porte-parole du ministère. « Il s’agit de rendre leur portefeuille plus durable, mais aussi de soutenir les agriculteurs. »

Depuis 2016, seuls 2 à 5 % des agriculteurs sont passés chaque année au bio.

Le ministre Staghouwer (LNV, ChristenUnie) écrivait en juin dans le très critiqué lettre sur les perspectives des agriculteurs que toutes les parties de la chaîne alimentaire, y compris les banques, devraient conjointement accroître les « opportunités de financement de la transition vers des opérations commerciales plus durables ». Rabobank finance 80 % des agriculteurs néerlandais.

Le gouvernement voit dans la durabilité des exploitations agricoles une des solutions pour sortir de la crise de l’azote. Des mesures durables dans les écuries, telles que l’installation d’épurateurs d’air, peuvent réduire les émissions d’ammoniac et de particules. Un élevage moins intensif signifie une charge moindre sur les zones naturelles environnantes. Si davantage d’agriculteurs commencent à fonctionner de manière durable, moins d’entre eux devront arrêter leur activité pour atteindre les objectifs en matière d’azote.

Les discussions du NRC avec six agriculteurs qui souhaitent rendre leur entreprise plus durable ou qui l’ont fait récemment montrent que, dans de nombreux cas, Rabobank hésite à financer un tel changement. La banque trouve souvent le risque financier des prêts aux agriculteurs qui souhaitent travailler de manière durable ou biologique trop élevé.

Le responsable de la transition alimentaire Bas Rüter confirme que la banque est aux prises avec ce problème : « En fait, nous voulons que tout le monde devienne demain un agriculteur durable avec un prêt de Rabobank, mais il doit être responsable. Et c’est là que réside le problème. » Les agriculteurs biologiques sont confrontés à des coûts de production plus élevés et à un marché plus restreint pour leurs produits que les agriculteurs ordinaires, ce qui signifie que les risques financiers pour la banque sont plus importants. Rüter parle d’un « champ de tension qui donne mal au ventre à chaque employé de notre banque ».

L’automne dernier, le comité d’éthique de Rabobank a critiqué en interne la réticence à fournir de l’argent aux agriculteurs qui veulent devenir plus durables. Le comité a qualifié le fait que les gestionnaires de comptes évaluent les demandes de financement sur la base de modèles de risque généraux au lieu de rechercher une solution sur mesure avec les agriculteurs.

Rabobank craint de rendre les agriculteurs plus durables E6-7



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