L’année dernière, plus de 3 400 patients ont été euthanasiés. Ce nombre a augmenté de quinze pour cent par rapport à 2022, a rapporté mardi la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (FCEE).
En 2023, la Commission a reçu plus de 3 423 documents d’enregistrement concernant l’euthanasie. Cela signifie que 3,1 pour cent de tous les décès dans notre pays sont dus à l’euthanasie. La grande majorité (70,7 pour cent) des patients avaient plus de 70 ans, 42,1 pour cent avaient plus de 80 ans. Le nombre de cas d’euthanasie chez des patients de moins de 40 ans reste très limité (1,1 %).
Le nombre de cas d’euthanasie a également augmenté ces dernières années. En 2022, cela concernait 2 966 patients, en 2021 2 699. Au cours de l’année corona 2020, le nombre de cas d’euthanasie effectués est tombé à 2 445.
Dans la grande majorité des cas (79,2 %), le médecin s’attendait à la mort dans un avenir proche. La plupart des euthanasies ont été réalisées à nouveau à domicile en 2023 (48,6 %), suivies par les hôpitaux et unités de soins palliatifs (32 %) et les centres de soins résidentiels (17,6 %).
Souffrance mentale
La plupart des patients qui ont opté pour l’euthanasie en 2023 souffraient d’un cancer (55,5 %), d’une combinaison de diverses maladies chroniques et incurables (23,2 %) ou de maladies nerveuses comme la SLA (9,6 %). Les euthanasies dues à des troubles psychiatriques, comme les troubles de l’humeur, ont légèrement augmenté, mais restent plutôt exceptionnelles (1,4 %). Les troubles cognitifs, comme la maladie d’Alzheimer, représentaient 1,2 pour cent.
Près de 8 patients sur 10 (76,2 %) ont reçu un diagnostic de souffrance à la fois physique et psychologique – à ne pas confondre avec un problème psychiatrique. Mais 66 cas d’euthanasie (1,9 %) ont également été pratiqués uniquement en raison de souffrances psychologiques. Il s’agissait par exemple d’un patient atteint d’un cancer dont les souffrances physiques étaient soulagées par des analgésiques, mais qui souffrait psychologiquement en raison de la perte de dignité ou d’autonomie.
Surtout flamand
Il est frappant de constater que sept documents d’immatriculation sur dix sont rédigés en néerlandais, contre 29,2 % en français. La Commission souligne qu’il s’agit ici du langage du médecin et non pas spécifiquement de celui du patient. Cela indique que l’euthanasie est plus fréquente chez les Flamands que chez les Wallons.
Enfin, la Commission a annoncé que l’année dernière, 110 patients – séjournant à l’étranger – étaient venus en Belgique pour obtenir une réponse à leur demande d’euthanasie. Il s’agissait principalement de patients originaires de France, où l’euthanasie active est interdite.
L’année dernière, une euthanasie a également été pratiquée sur un mineur. Il s’agissait d’une jeune fille de seize ans qui souffrait d’une tumeur au cerveau et qui avait fait don de ses organes après son décès. L’euthanasie des mineurs reste rare en Belgique. Cinq cas ont été signalés depuis l’extension de la loi en 2014, a indiqué la Commission.
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