Qui est Santiago Abascal, l’allié de Meloni qui évoque Piazzale Loreto pour Sanchez

L’hôte international de Atréjula fête du parti de Giorgia Meloni prévue à Rome du 14 au 17 décembre ne sera pas, comme beaucoup l’espéraient, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, mais la leader de la droite néo-franquiste espagnole de Vox, Santiago Abascal. Attendu le dernier jour de dimanche, ce dernier revient d’une évocation paradoxale et imprévue de Piazzale Loreto au détriment de son adversaire politique. Pedro Sánchez (Premier ministre et leader du Parti socialiste espagnol), qui a déclenché une tempête politique en Espagne et en Italie. Avec l’exposant de l’Avs Angelo Bonelli, prêt à « décliner l’invitation » à Atreju après avoir appris la présence du leader de Vox.

Abascal : Sanchez sera pendu par les pieds

Abascal dans une interview avec Clarine, à l’occasion de l’investiture de son ami et allié Javier Milei à Buenos Aires, il a défini Sánchez comme « un homme sans principes » qui « peut piétiner les lois et mettre en danger l’unité nationale ». Jusqu’à phrase choquante: «Le temps viendra où les gens voudront le pendre par les pieds» (la fin réservée à Mussolini sur la Piazzale Loreto, en effet, ndlr). Une phrase qui a suscité une condamnation immédiate et unanime du gouvernement, à commencer par le chef de l’exécutif, mais aussi la prise de distance des alliés populaires, dont le leader Alberto Núñez Feijóo, dans une interview à Telecinco, a qualifié de « déplorables » les propos d’Abascal. Dans l’attentat contre Sánchez à Clarin, Abascal a évoqué l’adoption de l’amnistie en faveur des indépendantistes catalans (en échange du soutien à l’investiture du premier ministre socialiste), dont la loi commence à être examinée au Congrès.

Origines du Parti Populaire Basque

Santiago Abascal, né à Bilbao, né en 1976, fondateur et dirigeant de Vox, a commencé très jeune la politique parmi les basques populaires : à seulement 18 ans, il était conseiller municipal, puis député régional au PP. Au cours de ces années-là, il fut également menacé par Eta. Il y a des années, il a déclaré qu’il se déplaçait toujours armé. Santi, comme l’appellent ses amis et aussi la Première ministre Giorgia Meloni, qui le considère comme un ami, a la politique dans son ADN : son père a été militant du PP pendant des décennies et son grand-père était maire d’une petite ville basque, Amurrio, en il était franquiste.

La montée de Vox comme troisième parti espagnol

Le tournant intervient en 2013 : en quelques mois, il quitte d’abord le PP en polémique avec le Premier ministre Mariano Rajoy pour sa politique jugée trop ouverte au dialogue avec les terroristes et le nationalisme basque, puis en janvier 2014 il fonde Vox. En avril 2019, il est élu pour la première fois député des Cortes. Confirmé lors des élections de novembre suivant, il fait de Vox le troisième parti espagnol après les Socialistes et le Parti Populaire. Vox, issu des élections de juillet 2023 réduites (de 51 à 33 au Parlement), est un parti d’extrême droite. Il revendique la valeur de l’unité espagnole, déclare la guerre aux partis autonomistes, attaque souvent les droits de la communauté LGBTI+, le féminisme, l’environnementalisme, est contre l’avortement et l’euthanasie, se définit comme très sceptique quant au changement climatique.

L’harmonie absolue avec Meloni

Abascal compte sur de bonnes relations avec des hommes politiques comme Salvini, Orban et Bolsonaro. Mais surtout sur une harmonie absolue avec la leader de la Fdi Giorgia Meloni. Vox en Europe fait partie du groupe conservateur et réformateur, comme Fdi. Et Meloni a souvent soutenu publiquement Abascal. La dernière fois, c’était il y a un mois. Après une rencontre à Rome, le Premier ministre a publié ce tweet : « Deux peuples frères pour une Europe unie de nations libres et souveraines. Merci Santi Abascal pour votre aimable visite. Adelante juntos!”. Avec une photo ci-jointe qui la représente souriante à côté du leader de Vox. A cette occasion, Abascal avait décrit au Premier ministre italien une situation en Espagne de « risque sérieux » pour l’État de droit suite à l’amnistie accordée aux indépendantistes catalans impliqués dans le référendum sécessionniste d’octobre 2017. L’amnistie est l’élément principal de l’accord de gouvernement signé entre le Parti socialiste de Sánchez et le parti indépendantiste catalan Junts per Catalunya, dont les votes ont été fondamentaux pour que Sánchez obtienne un nouveau mandat en novembre. Mandat qu’Abascal considère comme irrégulier.



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