Qui est Gianni Mion, le sorcier de la finance toujours aux côtés des Benetton


Au sommet du groupe depuis plus d’un quart de siècle. Gianni Mion, né en 1943 et originaire de Vo’, est celui qui au fil des ans a joué un rôle central dans la croissance industrielle et financière de toute la galaxie Benetton. Il a rejoint l’entreprise en 1986. Et il y est arrivé parce qu’il était dirigé par Gilberto Benetton qui l’avait connu dans l’entreprise publique Gepi, la Società per le Gestioni e Partecipazioni Industriali.

L’expérience publique, de 1974 à 1983, a été un terrain d’entraînement clé pour former le profil managérial de Mion qui a pu développer au cours de ces années une connaissance approfondie de la coupe de l’actionnariat de l’État. Des compétences alors exploitées à l’occasion de la course aux privatisations qui, pas par hasard, sur le plan économique, donna beaucoup de satisfaction à la dynastie Ponzano Veneto.

Le lien avec Gamberale

Toujours dans ces salles, il a créé cette connexion avec Vito Gamberale (à Gepi entre 1977 et 1984) plus tard dépoussiérée dans le dossier Autostrade lorsque Trévise, le seul soumissionnaire, en 2000 a remporté, avec Unicredit et Fondazione Crt, le contrôle du premier concessionnaire de le pays. Une opération qui reflète l’approche utilisée par la galaxie au fil des ans : beaucoup de financement. Et à cet égard, l’esprit le plus capable, parce que très lucide et très rapide, était celui de Mion, dès le départ le bras droit de Gilberto, même désigné par certains comme « l’homme qui a inventé l’architecture financière », capable au fil des années de tisser ce fil invisible qui a lié les chiffres, les faits et les personnalités qui ont caractérisé la croissance de Ponzano Veneto.

L’OPA d’Autostrade

Ce n’est pas un hasard si c’est Mion lui-même qui a monté en 2003 l’offre publique d’achat d’Autostrade qui, par le recours au levier financier, a amené la famille Benetton au contrôle absolu (jusqu’à 80 %) du concessionnaire. Mion, a commencé à y travailler dans le plus grand secret avec l’aide de Carlo Bertazzo et Sandro Saccardi, tous deux gérants de longue date chez Edizione. En fait, Schema28, le véhicule utilisé avec Newco28 pour mener à bien l’opération, a dépensé la totalité de l’investissement dans le groupe d’infrastructures, environ 2,5 milliards d’euros, en seulement neuf ans grâce aux dividendes et à la vente de tranches Autostrade sur le marché.

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Le projet avec Abertis

Et il y a toujours eu Mion derrière le projet de fusion avec Abertis, en 2006, alors bloqué par le ministre des Transports de l’époque, Antonio Di Pietro. L’appelant à proposer la maxi agrégation a été directement le président de Caixa, Isidrò Fanè, un partenaire solide du concessionnaire ibérique, témoignant du rôle clé joué par le gestionnaire dans la galaxie Ponzano Veneto. L’accord définitif a été trouvé le lundi de Pâques, c’était le 17 avril 2006, à l’hôtel Monaco de Venise, tous les principaux protagonistes de l’opération, le front espagnol et le front italien, étaient assis autour d’une table, dont Mion lui-même, Gilberto Benetton et évidemment Florentino Perez, autre actionnaire important d’Abertis, ainsi que président du Real Madrid. Et à cette occasion, Perez lui-même a confié à Mion qu’il voulait amener Antonio Cassano et Francesco Totti au Santiago Bernabeu.



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