Il se tient à une dizaine de mètres dans le champ. Tout seul. Les bras croisés. Regard tendu et inquiet. Maurice Steijn, entraîneur de l’Ajax depuis juin, observe. Comment les joueurs remercient-ils les supporters itinérants dans la section exiguë et pleine à l’extérieur. Pas seulement quelques secondes, mais presque une demi-minute. Puis il s’éloigne, à l’intérieur.
Il est environ six heures et demie, samedi soir, après une prestation difficile de l’Ajax face à l’Excelsior à Kralingen, Rotterdam. Il est déçu. Des buts encaissés trop facilement. Rythme trop lent. Manqué trop d’occasions. « Nous ne l’avons pas fait à un demi-mètre du but », dira Steijn plus tard.
L’Ajax est en construction, attend toujours des renforts. Avant le coup d’envoi, le nouvel arrière droit Anton Gaaei et l’attaquant Chuba Akpom se promènent dans la salle de réunion, mais ils ne sont pas encore éligibles pour jouer. Akpom, qui a quitté Middlesbrough, vaut plus que le budget total d’Excelsior avec son seul montant de transfert de plus de 12 millions d’euros. À travers VI calculé à 8,5 millions (contre 140 millions pour l’Ajax).
Potentiel visible
Un terrain en gazon synthétique sec et antidérapant et un Ajax au jeu lent annulent ces différences. Même si le potentiel de cette équipe est visible. La paix, la vue d’ensemble et l’ajustement avec le défenseur central Jorrel Hato, un talent de 17 ans de Rotterdam. Il vient toujours s’entraîner tous les jours en train. Et l’attaquant Carlos Forbs (19 ans), acheté à Manchester City pour 14 millions, s’affaire à ses débuts de base. Il dribble à grande vitesse, mais manque encore de chance dans la phase finale. En appliquant une pression féroce, il introduit le 0-1 de l’attaquant Brian Brobbey.
Steijn entraîne fanatiquement, pointe et siffle là où les joueurs doivent marcher. Reste à savoir qui dirigera cet Ajax sur le terrain, après le départ de l’influent capitaine Dusan Tadic. L’expérimenté Davy Klaassen débute sur le banc, tout comme Kenneth Taylor, habituellement une force de base, mais souvent critiquée. L’attaquant Steven Bergwijn, le nouveau capitaine, semble en vouloir trop à son zèle. Sur le papier, c’est un ailier gauche, mais il surgit souvent dans les cendres du terrain, venant du milieu de terrain.
Le milieu de terrain Branco van den Boomen pourrait remplir ce rôle de pionnier. Il entraîne beaucoup, voit des ouvertures, peut diriger le jeu avec ses excellentes passes. Mais pas aujourd’hui. Steijn le remplace au bout d’une heure car il n’est pas satisfait de lui.
Il est encore fragile, cet Ajax. Les trous peuvent simplement tomber dans le dos. Excelsior le sent. Emmenés par l’arrière gauche Arthur Zagre, ils combinent dans une belle attaque, Siebe Horemans tire dans le 1-1. Bergwijn laisse le défenseur s’enfuir de son dos – « ce n’est tout simplement pas autorisé », dit-il plus tard. Après la pause, c’est soudainement 2-1. Le défenseur de l’Ajax Jakov Medic hésite, perd le ballon, que Nikolas Agrafiotis enfonce dans le but.
Si vous voulez jouer pour le championnat, vous devez gagner ce genre de matchs
Maurice Stein Entraîneur Ajax
Le thermomètre du stade affiche 27 degrés. L’élan est de retour pour l’Ajax, après que le remplaçant Klaassen vient de faire 2-2. Cela doit arriver maintenant, si l’Ajax ne veut pas subir immédiatement une coûteuse perte de points en Eredivisie. Coup d’envoi de l’Excelsior, la 75e minute est lancée.
Que voyez-vous exactement quand vous regardez les quinze dernières minutes – plus 7 minutes de temps additionnel – de cet Ajax ?
Compte tenu de leur statut, il faut s’attendre à ce qu’ils se lèvent maintenant. Capitaine Bergwijn, acheté l’été dernier pour plus de 31 millions d’euros. L’attaquant Mohammed Kudus salué par Steijn, qui est dans l’intérêt explicite de West Ham United. Et l’attaquant Brobbey, garçon du club, ramené d’Allemagne l’an dernier pour un peu moins de 20 millions.
Ce qui est particulièrement frappant : il se passe trop peu. L’Ajax va essayer, insiste. Klaassen vise une belle opportunité à la 78e minute au pied du gardien Stijn van Gassel. Excelsior obtient une opportunité dans le contre-coup. Peu de temps après, Kudus slalom à travers la défense mais oublie de finir. Un peu plus tard, il prend le ballon avec un tour de force technique – frivole, mais le temps presse.
Ce moment symbolise le manque d’urgence à l’Ajax. Il y a du piétinement ici et là, la tête baissée. Personne ne prend les choses en main, pour réellement forcer le 2-3. Steijn regarde impuissant sur le côté. Les mains dans les poches, puis les bras croisés à nouveau, un bref regard vers le sol.
Taylor prend deux corners, tous deux bas, tous deux facilement dégagés par Excelsior. Idem avec un corner de Bergwijn, peu de temps après. Brobbey est plusieurs fois hors-jeu, ce qui n’est plus un hasard. En première mi-temps, son 0-2 a été refusé car il était hors-jeu.
Après la chance de Kudus, l’Ajax ne force presque plus rien. Contrairement à Excelsior. Le public de Woudestein est un instant debout lorsqu’un tir de Derensili Sanches Fernandes passe juste à côté via Hato.
« Si vous voulez jouer pour le championnat, vous devez gagner ce genre de matchs », explique Steijn. Bergwijn n’est pas d’accord pour dire que l’Ajax a manqué d’urgence dans la phase finale. « Je pense que tout le monde le veut, vous pouvez le voir chez les garçons et comment nous nous asseyons dans le vestiaire », explique-t-il. « Tout le monde est juste déçu. »