Que prévoit l’état d’urgence humanitaire pour l’Ukraine jusqu’au 31 décembre


«Lors du Conseil des ministres d’hier, nous avons alloué 10 millions d’euros, du Fonds national d’urgence, pour assurer les secours et l’assistance à la population ukrainienne. Pour ce faire, un état d’urgence humanitaire a été déclaré, qui durera jusqu’au 31 décembre et qui a pour seul but d’assurer au maximum l’aide de l’Italie à l’Ukraine ». C’est ce qu’a expliqué le Premier ministre, Mario Draghi, qui s’exprimait mardi 1er mars au Sénat. « C’est un engagement de solidarité, qui n’aura aucune conséquence pour les Italiens, et qui ne change pas – a souligné le Premier ministre – la décision de mettre fin à l’état d’urgence pour Covid-19 le 31 mars ».

Etat d’urgence humanitaire pour la guerre en Ukraine

Il n’y a donc aucun lien, même indirect, entre un état d’urgence pour l’accueil des citoyens ukrainiens fuyant la guerre et celui lié au Covid. Même si l’expression « état d’urgence » utilisée dans la disposition adoptée par la CDM (« Déclaration de l’état d’urgence en rapport avec la nécessité d’assurer secours et assistance à la population ukrainienne sur le territoire national en conséquence de la grave crise internationale crise en cours ») a frappé l’imaginaire collectif.

Plus de ressources sur le réseau hôte

En plus de l’allocation de 10 millions d’euros, à verser par le Fonds pour les urgences nationales, prévue par la résolution de l’état d’urgence, c’est le décret avec des mesures urgentes pour la crise en Ukraine, également approuvé le 28 février par le CDM, pour contenir les premières mesures visant à répondre aux besoins d’accueil exceptionnels des citoyens ukrainiens ayant fui la guerre. A cet effet, les moyens du ministère de l’Intérieur ont été augmentés pour l’activation, la location et la gestion des centres de détention et d’accueil, afin de pouvoir bénéficier de 5 000 places supplémentaires. Aux mêmes fins, l’activation de 3 000 places supplémentaires dans le Système d’Accueil et d’Intégration (SAI), géré par les collectivités territoriales, est autorisée, notamment pour les familles et les personnes vulnérables.

« Il est entendu de cette manière – lit le rapport technique accompagnant le décret – pour réaliser l’expansion du réseau national d’accueil, pour un nombre total d’environ 8 000 places ». Les dépenses pour l’accueil de 5 000 réfugiés ukrainiens hébergés dans le système des centres gouvernementaux, qui peuvent être activés plus rapidement, s’élèvent à 54,1 millions en 2022. Celles pour les 3 000 autres réfugiés à héberger dans le réseau des autorités locales s’élèvent à 37,7 millions en 2022 et en 44,9 millions pour chacune des années 2023 et 2024

La vente d’armes jusqu’au 31 décembre

Mais en réalité, un état d’urgence de facto est également lié à la décision du gouvernement, ratifiée par le Parlement, d’autoriser, jusqu’au 31 décembre 2022, le transfert de moyens, matériels et équipements militaires aux autorités gouvernementales ukrainiennes, en dérogation à la dispositions strictes de la loi du 9 juillet 1990 qui interdit entre autres « l’exportation et le transit de biens militaires vers des pays en état de conflit armé ». En effet, le rapport explicatif du décret indique que l’autorisation de « transfert de matériel militaire aux autorités gouvernementales ukrainiennes », suite à la résolution des Chambres, est assurée « compte tenu du caractère d’urgence de la fourniture, pour une durée limitée de jusqu’au 31 décembre 2022 « 



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