Quatre établissements de restauration sur dix n’ont pas de tampon : « Si on continue comme ça, il n’y aura plus de café d’ici dix ans »


Les entrepreneurs sont également confrontés à des choix difficiles dans la région de Roulers, sait Ignace Defever, directeur d’hôtel et président de l’industrie hôtelière en Flandre centrale occidentale. Un de ses collègues a reçu lundi matin une facture de 12 000 euros.

« J’ai entendu des histoires poignantes », dit Defever de l’hôtel De Bonte Os à Roulers. « Lundi matin, j’ai reçu un coup de fil très triste d’un ami de Roulers qui venait de recevoir une facture de 12 000 euros, alors que ses factures d’acompte avaient déjà doublé depuis six mois. Et cela devient encore plus difficile, car en investissant dans des mesures d’efficacité énergétique, il avait déjà réduit sa consommation de 40 000 kilowattheures en 2015 à 28 000 kilowattheures en 2019. Il était plus proche de pleurer que de rire. Et il est loin d’être le seul dans cette situation.

125% plus cher

« Tout est devenu plus cher de 125 % », déclare Jean-Claude Vanbesien van Den Arend sur la Polenplein. « Celui qui payait 1 100 euros de frais paye désormais 2 600 euros par mois. Cela revient à 16 000 euros de plus par an. Charger les clients ou mettre les réfrigérateurs moins froids ? Vous ne pouvez pas faire ça. Ou il faut demander au moins 6 euros pour une Duvel. De plus, les coûts sont répercutés sur le consommateur. Vous poussez le problème vers le bas. Il y a urgence à trouver une solution. Lentement mais sûrement, ils détruisent l’industrie hôtelière.

« Si on continue comme ça, il n’y aura plus un café dans dix ans », poursuit-il. « Qui va ouvrir un café en ces temps si vous avez 5 000 euros de frais fixes ? Personne. À moins que les gens ne soient soudainement prêts à donner dix euros pour un verre de vin.

Jean-Claude Vanbesien van Den Arend dans des temps plus heureux, lorsque le secteur de la restauration a rouvert après le verrouillageStatue Maxime Petit

Horaires d’ouverture adaptés

Plusieurs opérateurs de restauration prennent des mesures et se serrent déjà la ceinture. Lieze Baert, entre autres, qui dirige le café Den Arend à Tielt et le restaurant adjacent Cambrinus, fait un changement. Les deux cafés seront moins ouverts en même temps. « Les heures d’ouverture de Den Arend resteront les mêmes, mais à partir du 21 septembre, Cambrinus n’ouvrira que pour les groupes de dix personnes ou plus », précise-t-elle.

« De cette façon, nous pouvons réduire les coûts d’électricité exorbitants pour les deux bâtiments. Nous y avons longuement réfléchi, mais les clients semblent comprendre. Cambrinus est tout simplement mieux adapté aux groupes. Par exemple, nous avons déjà un groupe qui se réunira tous les lundis soir.

Ils essaient également d’économiser de l’énergie. « En dehors de cela, nous n’allons pas mettre de brûleurs à gaz sur la terrasse cet hiver. Cela ne se justifie pas si les prix du gaz restent aussi élevés. On va sortir des couvertures. Nous n’allons pas ajuster nos prix pour le moment, mais si un fournisseur annonce la semaine prochaine qu’un baril de bière va devenir beaucoup plus cher, nous ne pouvons guère faire autrement.

Fournisseurs et rareté

Sam Nuytten (53 ans) du restaurant Petrouska, porte-parole des commerçants de la Stationsplein à Roulers, assiste son jeune collègue de Tielt. « Le problème va au-delà d’une simple énergie coûteuse. Tout devient plus cher. Aussi les produits. Certaines choses sont rares, donc elles deviennent plus chères. Et les fournisseurs répercutent ces prix. Ils ne peuvent pas faire autrement. Nous essayons toujours de conclure de bons accords et nous voulons en répercuter le moins possible sur les clients, mais les marges sont quand même faibles. Parfois, vous ne pouvez pas faire autrement. Par exemple, nous avons augmenté le prix du café de dix cents. D’un autre côté, nous avons récemment ajouté un jour de fermeture supplémentaire, même si franchement, cela a plus à voir avec mon âge qu’avec les coûts énergétiques.

L’indexation des salaires en route

Au début de cette année, Ignace Defever a investi dans des capteurs solaires et des chauffe-eau solaires pour son hôtel et a la chance d’avoir toujours un contrat d’énergie fixe. « Je peux vous assurer que l’eau n’est pas jusqu’aux lèvres de nombreux collègues, mais jusqu’à leur front. Tout le monde ne peut pas se contenter de payer des factures de 10 000 ou 12 000 euros, surtout après deux ans de corona. Certains collègues sont obligés d’opter pour un plan de paiement échelonné, mais vous avez toujours des factures anticipées exorbitantes. De plus, les salaires du secteur seront indexés en janvier. L’UE doit continuer à frapper sur la table. Le seul point positif est que, heureusement, le secteur de la restauration a connu un bel été. Si nous n’avions pas eu cela, la situation aurait été complètement désastreuse. »



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