Alessandro avait été exclu du secteur jeunesse d’Asti mais il savait écrire. Et lorsqu’il a mis la main sur une série de papiers à en-tête de la FIGC, il a commencé une carrière extraordinaire à travers le Royaume-Uni.
Il était le plus fort de tous, sans jamais l’avoir été. Personne ne jouait au football comme lui, pour la simple raison qu’il n’y avait jamais joué. C’était un footballeur virtuel, faux et contrefait, un champion de la fraude qui, pendant un certain temps, donnait à boire à tout le monde, affichant un visage compétitif et une capacité sans précédent à tromper les autres. Pendant des années, il a évolué dans cette région frontalière où les plus intelligents l’emportent et battent les naïfs 3-0, sans prolongation. Son histoire serait même drôle, sans la fin tragique. Il s’appelait Alessandro Zarrelli et son nom n’est pas immédiatement attribuable à un visage, il en est un parmi tant d’autres dans l’alphabet sans fin du monde. On pourrait dire que c’est un autocollant qui n’a jamais trouvé la paix dans l’album du football, même s’il a joué des coudes et a collé ses ambitions un peu partout, où qu’il se trouve et où il a réussi à se faufiler.