Quagliarella : "Avec l’Inter on va pas faire l’idiot, maintenant on joue sans pression"

Le capitaine est prêt à renouer avec la Sampdoria : « Enfin le navire est au port, avant j’avais du mal à dormir »

De notre correspondant Filippo Grimaldi

20 mai
– BOGLIASCO (GÊNES)

En dehors de la journée, Mugnaini. Marco Giampaolo, enfin abandonné dans son sourire docile, soupire : « Quagliarella a aujourd’hui une maturité supérieure à celle d’il y a 4-5 ans. Même moi j’apprends parfois de lui, il faut savoir l’observer même à l’entraînement, il peut être une belle leçon pour les coéquipiers plus jeunes ». Peu de joueurs ont mérité le respect dont jouit aujourd’hui le capitaine de la Sampdoria, qui n’est pas le fils de ses 181 buts en Serie A. En attendant, à 39 ans, il est prêt pour une nouvelle saison en Sampdoria.

Lundi, face à la Fiorentina, sa soirée parfaite. La magie du 2-0, une performance somptueuse, la fête finale. Rémunération dans une année compliquée ?

« Je voulais marquer lors du dernier match à domicile, dans une ambiance joyeuse. Ensuite, il est arrivé de marquer un but d’une difficulté très, très élevée … Les gens le méritaient ».

Dimanche, vous aussi serez les arbitres du Scudetto, à San Siro contre l’Inter.

« Nous savons que tout le monde nous regardera, ceux de Milan et de Reggio Emilia seront les deux courses les plus regardées, San Siro sera bondé. On va certainement jouer un match très sérieux, on ne peut pas se le permettre… On sait qu’on défie un escadron, on connaît la force de l’Inter mais on a vu contre la Fiorentina ce que cela veut dire de jouer avec ou sans pression sur nous. La tête commande, nous sommes et serons mentalement légers ».

Quelle saison : l’arrestation de Ferrero, de nombreuses blessures, 20 points en 22 courses avec D’Aversa, puis 16 en 15 avec Giampaolo. Elle aussi a été moins décisive que par le passé.

« Les chiffres ne mentent pas, mais c’est vrai que je n’ai pas joué régulièrement et que les chances de marquer diminuent. J’ai toujours été serein, je ne peux pas espérer jouer 38 matchs, mais je me suis aussi contenté de jouer 4′ à Vérone, soit 2 dans le derby plus récupération. A un certain moment, nous étions dans un état tel qu’il suffisait de penser à conduire le bateau de la Sampdoria au port. Nous avons eu beaucoup de blessés – deux surtout : Damsgaard, mais surtout Gabbiadini – et en janvier, à part Rincon, les nouveaux sont restés coincés. Et puis le discours d’entreprise… ».

Giampaolo a déclaré qu’elle lui avait apporté une grande aide.

« Comme il se doit, je suis ici depuis de nombreuses années, j’ai beaucoup parlé avec mes coéquipiers. Je me suis retrouvé plutôt un communicant, juste moi qui aime la confidentialité et j’aime être un leader avec des faits. Je l’ai fait volontairement ».

Sa longévité est fille de…

“… un chemin qui part de loin. Vous ne pouvez pas dire, à un moment donné, « Pendant les deux prochaines années, je fais attention ici et là. » Dévouement et professionnalisme sont nécessaires. Avec un engagement toujours plus grand, si vous abandonnez sur le terrain les jeunes vous survolent. Cette année j’ai travaillé le haut du tronc, j’ai pris deux ou trois kilos de muscles pour suivre la hauteur. Le secret est de toujours s’entraîner au maximum, comme si tu devais jouer le dimanche ».

Le président Lanna dit que s’asseoir à table avec elle ne sera certainement pas un problème.

« J’avais déjà parlé avec lui et avec l’avocat Romei, mais à ce moment-là il n’y avait qu’à penser au salut. Pendant des mois, j’ai eu du mal à dormir ».

Quagliarella 181 buts, Gilardino 188. Il en manque 7 pour entrer dans le top dix de tous les temps parmi les buteurs en A.

« Je le sais maintenant, mais je ne suis pas obsédé par certains chiffres. »

As-tu encore quelque chose à apprendre dans le football ?

« Bien sûr, comme dans la vie. Je ne me sens pas bien si je marque un but. J’aime servir des passes décisives, je me sens comme un attaquant à 360 degrés, je ne reste pas assis là à attendre que le ballon tire au but ».

Dans les moments difficiles, elle s’isole.

« Les supporters sont essentiels. Mais alors, quand il y a des difficultés, il faudrait plus d’équilibre dans le football. Puis je me suis mis dans une bulle. J’entends certaines critiques de la part de ceux qui n’ont jamais joué au football… Comment peuvent-ils savoir ce qui se passe en une fraction de seconde ? ».

« Parfois, je repense aux moments d’actualité, mais alors tu te macères. Je ne pensais pas pouvoir rejouer en A à cet âge. À 34 ans, je pensais que ce serait bien d’arriver à 36 ans, et ainsi de suite. Maintenant allons vers les 40 ans. J’aime donner du fil à retordre aux jeunes et avoir mon mot à dire ».

Votre leadership peut-il être comparé à celui d’Ibra ?

« Nous devrions demander à nos camarades. Je préfère donner l’exemple sur le terrain, tout le monde est bon avec les mots. À l’entraînement, je me mets parfois en colère. Mais si vous n’essayez pas un coup là-bas, comment allez-vous le faire dimanche ? Exemple trivial : sans travailler à gauche, comment aurais-je pu faire cette ouverture pour Sabiri ? A part certains joueurs, un attaquant qui n’a qu’un pied pour taper est à mon sens un demi-attaquant. Le football est fait de moments : si tu les perds, ils te mangent ».

Un bilan de saison ?

« Nous ne pensions qu’au salut, mais maintenant l’entraîneur et le club devront faire face à certaines situations et les résoudre. Parmi les bonnes nouvelles je cite Sabiri : il vient de Serie B, un très bon joueur, il a d’excellents coups, un gars carré, mais la base est là, et comment ».



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