Qu’adviendra-t-il de l’Italie si la Russie continue de couper le gaz. Le gouvernement évalue l’état d’alerte

Les effets

L’impact d’une telle décision pour l’Italie a été mesuré dans un scénario par la Banque d’Italie : l’élimination du gaz russe (40 % des importations totales, soit 29 milliards de mètres cubes) entraînerait une réduction du PIB de -0,3 % en 2022 et -0,5 en 2023, une valeur inférieure d’environ 4 points de pourcentage cette année et de 3 points de pourcentage inférieure à l’estimation de janvier, entraînant une récession prolongée. Pour l’Italie, il y aurait aussi des répercussions sur l’inflation qui pourrait atteindre 7,8 %.

Selon une estimation du Centre d’études Confindustria, un gel des importations de gaz russe entraînerait un impact total sur le PIB en Italie, à l’horizon 2022-2023, de près de -2,0 % en moyenne par an.

Le régime alternatif

“Les estimations du gouvernement indiquent que nous pourrions devenir indépendants du gaz russe au second semestre 2024”, a précisé le Premier ministre Mario Draghi. En attendant, la première réponse déjà en cours est l’augmentation des importations en provenance d’Afrique. Depuis quelques mois, les niveaux de gaz en provenance d’Algérie sont supérieurs à ceux en provenance de Russie. Un accord avec le pays africain prévoit qu’environ 3 milliards de mètres cubes par an devront passer par le gazoduc Transmed d’ici trois ans. Les approvisionnements en provenance du Congo, de l’Angola, du Mozambique et du Nigéria augmenteront également.

Selon les prévisions commerciales indiquées sur le site du Snam, une arrivée de 34,78 millions de mètres cubes de gaz russe est attendue de Tarvisio (Udine), 64,3 millions de mètres cubes de gaz algérien de Mazara del Vallo (Trapani) et de Melendugno (Lecce), de 28,4 millions d’Azerbaïdjan.

L’objectif de rendre l’Italie de moins en moins dépendante du gaz russe a conduit Draghi à sonder également les routes énergétiques qui passent par le Moyen-Orient : l’aide devrait venir d’Israël, alors qu’il y a en jeu plusieurs hypothèses de gazoducs menant à l’ancien continent ( via la Grèce et Chypre, la Turquie et l’Égypte).



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