Publié par le PNUE, le Programme des Nations Unies pour l’environnement, le projet était très attendu : il pose les bases des prochaines négociations internationales sur la lutte contre la pollution plastique qui se tiendront à Nairobi, au Kenya, en novembre prochain. Mais les doutes sont nombreux parmi les écologistes : le texte est vague et n’engage pas suffisamment les pays.


« UUn texte prometteur, mais avec des faiblesses », comme le définit le WWF. C’est le commentaire sur premier essai « Zéro tirage » du Traité mondial sur la pollution plastique publié par le PNUE, le Programme des Nations Unies pour l’environnement. Ce texte très attendu pose les bases des prochaines négociations internationales sur le sujet qui se tiendront à Nairobi, au Kenya, en novembre prochain. Mais cela ne semble pas avoir été totalement satisfaisant.

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Pollution plastique : encore une étape de plus

En mars 2022, en effet, il a été signé par 175 pays à travers le mondel’accord visant à mettre en œuvre un traité juridiquement contraignant contre la pollution plastique d’ici fin 2024. La publication du projet représente le premier pas dans cette direction. Mais qu’implique ce zéro tirant d’eau ?

Informer la population des dangers

Le « projet zéro » comprend des dispositions visant à remédier au manque de informations accessibles sur les additifs chimiques toxiques utilisés pour fabriquer le plastique. Et donc « oblige les fabricants et les importateurs à divulguer des informations sur la composition de toutes les matières plastiques tout au long de leur cycle de vie ». En effet, à l’heure actuelle, les gens ont peu accès aux informations sur les impacts du plastique sur leur santé, sur l’eau et l’air, ce qui ce qui les empêche de prendre toutes les précautions pour réduire l’exposition toxique.

Elle oblige ensuite les États à collecter et à communiquer des informations sur le plastique produit, importé et exporté depuis leur territoire. Ainsi, il prévoit que chaque partie élaborer et mettre en œuvre un plan national Et comprend également des dispositions prescriptives exigeant une réduction de la production de plastique.

Premier projet de traité mondial sur la pollution plastique publié par le PNUE (Getty)

«Ce n’est qu’un point de départ, il reste encore beaucoup à faire»

Bien que le projet propose plusieurs solutions efficaces qui peuvent aider à mettre fin à cette crise qui devient dévastatrice pour la planète, « ce n’est qu’un point de départ – commente Eirik Lindebjerg, responsable de la politique mondiale en matière de plastiques du WWF. – Les négociations sur le texte du traité débuteront en novembre. Mais les pays doivent savoir : s’ils ne parviennent pas à établir des mesures communes fortess’ils n’augmentent pas leurs ambitions et ne finalisent pas un traité globalement contraignant, nous ne pourrons jamais endiguer la pollution plastique insoutenable que le monde connaît déjà. Cette fois, il n’est plus possible d’être satisfait. »

L’impact « dévastateur » du plastique sur l’environnement

Les impacts sur l’environnement de la production de plastique, qui est passée de 2 millions de tonnes par an en 1950 à 348 millions de tonnes en 2017, sont en effet définies par l’ONU « une catastrophe en devenir » tout en soulignant que le problème ne réside pas dans le matériau lui-même, qui a en effet de nombreux usages essentiels, mais dans le son utilisation excessive et sa mauvaise gestion des déchets.

Ecologistes : «C’est un projet trop vague»

S’agissant d’une première ébauche, qui plus est d’un compromis, elle n’a visiblement pas satisfait tout le monde. «Le projet est vague et ambigu à bien des égards – deuxième Internationale des Droits Climatiques – En effet, un mécanisme non défini serait établi pour faciliter la mise en œuvre et le respect du traité. Le projet, cependant, n’établit pas de normes minimales pour les plans nationauxet n’attribue pas non plus de pouvoirs spécifiques au mécanisme ».

Au fond, ce qui n’est pas apprécié, notamment par les associations écologistes, c’est que le texte ne fixe pas d’objectifs, ni outils pour les atteindre, mais il se limite à cristalliser les différentes positions exprimées lors des deux réunions précédentes. Pour beaucoup de ces thèmes – et pas pour tous – seules les différentes options disponibles sont répertoriées, laissant à chaque pays le droit de choisir et de combiner les différentes variantes. Et c’est justement ce manque d’uniformité et de flou qui ne plaît pas. Le traité, demandent les associations, «doit être renforcé et inclure des engagements spécifiques et limités dans le temps réduire et éliminer la production et la pollution du plastique tout au long de son cycle de vie. Et une action mondiale coordonnée est essentielle, et non une option de choix sur les stratégies à mettre en œuvre. »

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