Coïncidant avec l’annonce des premiers concerts de Cupid en 2024, Pimp Flaco a sorti son premier album solo (« Terremoto Turquesa » était une collaboration avec son frère, Kinder Malo). Des années après’‘, cet emoji continue de définir parfaitement le style de Daniel Pedraja Batista, un garçon du quartier amoureux : « Tu m’as dit, apporte de l’argent, je suis allé dans la rue et je te l’ai apporté, car je suis un homme d’affaires bien que je ne porte jamais de costume » est la première phrase que l’on entend sur l’album.
Ce type de rime apparemment naïve, apparemment simple comme un crayon, mais en réalité non dénuée de sagesse, a distingué Pimp Flaco de nombreux compositeurs de sa génération. Des phrases comme « ne me dis pas que tu m’aimes ou que je suis très beau, parce que je suis ce que tu fréquentes » sont identifiables dans le style de Pimp Flaco, tant dans Cupidon que dans son travail solo.
‘Mmmua’ est différent de Cupid en ce que la sentimentalité du groupe est en arrière-plan. Les chansons sur ‘Mmmua’ sont informelles. Disons que Pimp Flaco sait quoi faire avec ce truc qu’on appelle la pop de chambre : ça se voit dans ‘Un parque’, le morceau d’ouverture envoûtant ; aussi dans le funky ‘Nothing Lasts Forever’ et, surtout, dans ‘Barrio’, qui ajoute deux ingrédients simples à la formule : un rythme disco et la collaboration de Marc Seguí, à sa sauce.
Parfois, Flaco met beaucoup plus d’imagination dans ses textes que 90% des artistes actuels. ‘Vida al revés’, une autre mignonne pop de chambre, est une vignette amusante d’une personne née à 83 ans, cherchant un emploi à 65 ans et imaginant « ce qu’il veut être quand il est petit » alors qu’il lui reste encore « 40 ans pour aller à l’école ». Il est impossible de ne pas dessiner un sourire en l’écoutant.
Après, il suffit à Flaco d’essayer différents genres pour finir un album vraiment divertissant et varié. « Olofísmo » est son élan punk contre les « moutons » qui suivent la mode (ce ne sont certainement pas des fans de Cupidon), « Por qué tanto lío » apparaît au milieu avec des guitares flamenco et la collaboration de Miguel Campello et « Todavía » « rit de la vie » avec de l’électropop.
‘Mmmua’ peut aller d’adorable (« Antes molabas » au ukulélé) à utiliser des rythmes électroniques assez percutants, comme ceux de la chanson titre, voire proches de l’hyperpop, comme ceux de ‘Come with me’. ‘Skate’ est le plus gros succès de ‘Mmmua’ : un pop-punk plus naïf que personne n’aurait probablement pu faire comme ça.