Professeur Criekemans : « La lutte se durcit des deux côtés. Les Russes sortiront des moyens plus grossiers »


Le professeur de politique internationale David Criekemans (UA) parle d’une « situation particulièrement préoccupante » en Ukraine. « La bataille se durcit des deux côtés. Et les Russes sortiront des moyens plus grossiers », dit-il dans VTM NIEUWS.

Une rencontre a eu lieu aujourd’hui en Turquie entre le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitro Kuleba et son homologue russe Sergueï Lavrov. Bien que peu de progrès aient été réalisés, tous deux ont décidé de poursuivre leurs pourparlers. Criekemans appelle cela « un début difficile ».

« Et l’attaque d’hier contre l’hôpital pour enfants de Marioupol a rendu la situation encore plus difficile », a-t-il déclaré. « De plus, on voit que la Fédération de Russie ralentit un peu les choses. Poutine estime qu’il peut encore progresser sur le terrain. Il en va de même pour les Ukrainiens, car toute la nation est mobilisée. Je crains que les deux parties négocient avec les freins, car elles pensent toutes les deux qu’elles peuvent faire encore plus sur le champ de bataille et ainsi renforcer leur position de négociation.

La mobilisation

Cependant, il semble avoir été bloqué non seulement diplomatiquement, mais aussi sur le terrain pendant des jours. Selon Criekemans, la Fédération de Russie pense actuellement qu’elle est en train de gagner, malgré l’énorme mobilisation dans la ville portuaire d’Odessa, par exemple. « La question est de savoir si l’Ukraine peut rester là », dit-il.

Des combattants ukrainiens devant une barricade à Odessa. ©REUTERS

« Dans les régions orientales de Donetsk et Lougansk, un mouvement d’encerclement a commencé depuis le nord et le sud », poursuit-il. « Je soupçonne que les Russes pensent qu’ils peuvent consolider cela territorialement. Et à Kiev, il y a une forme de guerre psychologique. La colonne de l’armée russe se déplace très lentement et est parfois attaquée. Détruire Kiev est de toute façon impensable. La ville a également une énorme importance historique pour la Russie, en tant que berceau de la civilisation russe. La Russie veut donc faire pression sur le gouvernement là-bas. Et peut-être qu’elle veut toujours l’enlever.

Scénario Syrie

La situation est en tout cas « particulièrement préoccupante » selon Criekemans. « La bataille se durcit des deux côtés. Et les Russes sortiront des moyens plus grossiers. Si vous obtenez encore plus de catastrophes humanitaires, il devient de plus en plus difficile de trouver une issue à la table des négociations et nous nous dirigeons presque vers le scénario syrien.

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