Produite par Salma Hayek, c’est la série féminine de l’année. Dès le 26 juillet sur Disney+, c’est un biopic sur Eva Perón. Jusqu’à sa mort, et au-delà : il raconte comment son cadavre, non enterré, est devenu le fétiche d’un peuple


ÀAu centre, il y a une femme forte et combative, Evita Perón, protagoniste de vousune histoire où réalité et légende se rejoignent, jusqu’à sa mort et au-delà (glaçant la chronique des vicissitudes de son cadavre non enterré).

Inspiré par un roman à succès parmi les plus évocateurs du nouveau millénaire (signé par Tomás Eloy Martínez), le biopic Sainte Evita fait ses débuts sur Le 26 juillet sur Disney+. F.Ortemente voulu par l’actrice Salma Hayek, productrice, est un biopic en sept épisodes, passionné et passionnant.

L’histoire de « Santa Evita » : entre réalité et mythe

En juillet 1952, Eva Peron, affectueusement surnommée Evita, meurt d’un cancer de l’utérus. Elle est la première dame d’Argentine, deuxième épouse du président Juan Domingo Perón, mais c’est aussi et surtout une politicien et syndicaliste vénéré par le peuple.

Au lendemain de sa mort, survenue à l’âge de 33 ans, son corps est embaumé pour devenir la relique vénérée du peuple, un corps qui ne trouvera pas de repos et une sépulture digne pendant un quart de siècle.

L’histoire des errances sans fin de ce cadavre devenu objet de culte, de ce qu’il a fini par représenter, de sa valeur par rapport à l’histoire politique du pays, et de la femme qui l’a « possédé » dans la vie se déroule en sept épisodes découpés en plans plus temporels : celui de 1973 – qui suit les vicissitudes d’un journaliste prêt à tout pour reconstituer son odyssée – et celui des flashbacks qui retracent les existence troublée d’Ève de l’enfance à la mort.

La vraie Eve, l’Eve de la légende

L’histoire vraie d’Eva Duarte est à la fois tragique et édifiante. Un jenenfance marquée par la discrimination et la pauvreté – elle était la fille illégitime d’un propriétaire terrien, moquée sur ses origines par ses concitoyens -, une adolescence combative couronnée par le déménagement à Buenos Aires, à tout juste quinze ans, pour poursuivre Je rêve de devenir une star de cinéma et une vie adulte étincelante en tant qu’épouse de Perón.

Depuis ce moment, Evita ne s’est jamais assise sur ses lauriers, elle a toujours été en première ligne pour défendre les plus faibles. Le harcèlement qu’elle a subi dans son enfance l’a amenée à développer une haine féroce pour les injustices, faisant d’elle la championne des femmes et des pauvres.

Adorée du peuple, Perón était surtout redoutée par la classe politique et militaire de son mari. Même dans la mort : son corps parfaitement conservé était l’enveloppe intouchable d’un saint, le symbole d’une nation, et pour cela elle n’a longtemps pas trouvé la paix.

Salma Hayek, actrice et productrice

Sainte Evita est produit par Salma Hayek Pinault, Actrice et productrice mexicaine qui avait déjà raconté, cette fois aussi en tant qu’interprète, l’histoire d’une autre icône féminine de l’histoire et de la culture sud-américaines, celle du peintre Frida Kahlo.

Salma Hayek, 55 ans pour la charismatique actrice mexicaine

Porter sur grand écran la biographie de l’artiste passionnée et souffrante lui vaut une nomination aux Oscars en 2022. Vingt ans plus tard, le désir de rendre justice à la grandeur et à la force d’une autre Latine pousse l’actrice à honorer la mémoire d’Evita.

La star sud-américaine lancée par l’action Desperado Et Du crépuscule à l’aubea collaboré avec une autre grande admiratrice d’Eva, la productrice Mariana Pérez, déterminée à faire revivre le mythe de l’héroïne argentine déjà protagoniste du musical Éviter de d’Andrew Lloyd Webber et du film du même nom avec Madonna.

Natalia Oreiro, le visage d’Evita

Les deux producteurs ont confié laL’actrice et chanteuse uruguayenne Natalia Oreiro (Le monde de Patty) le rôle complexe du protagoniste. Oreiro est une Eve admirable. Merci aussi au soin maniaque mis par le personnel de maquillage et de costumes pour reproduire le look impeccable d’Evita.

La double nature de la politique et de la célébrité qui fascine tant les followers d’Eva Duarte se reflète, en effet, dans son style : celui « de jour », avec un élégant costume, manteau et cheveux peroxydés resserrés en chignon, et celui « de soirée », sophistiqué, avec robe de soirée, style fourrure et pompadour.

Ernesto Alterio dans le rôle du colonel Moori Koenig et Natalia Oreiro dans le rôle d’Evita. Cr. Disney +

Une série bouleversante

Sainte Evita est une série aux multiples facettes : c’est un biopic partagé entre réalité et légende, c’est une reconstruction historique, c’est un portrait politique, c’est un drame passionnel, c’est un hommage sincère, et une histoire d’horreur digne d’un conte de fées gothique plus pervers et morbide.

Sainte Evita est un roman réaliste, la chronique de l’existence douloureuse d’Eve avant la célébrité. C’est un blockbuster hollywoodien fastueux axé sur les années de célébrité. C’est un roman gothique, grotesque et inquiétant qui retrace les étapes du voyage absurde de son corps et les nombreuses copies de cire produites pour tromper la découverte.

Le choix d’Eva de ne pas se faire opérer, la prétendue lobotomie pratiquée peu avant la mort pour calmer ses impétuosités, l’obsession du cadavre ourdi par le médecin qui l’a rendu incorruptible et celle du militaire qui l’a gardé dans la cave pendant des années semblent être l’histoire d’un écrivain d’horreur comme Edgar Allan Poe.

Il ne se reproduira guère de sitôt d’assister à une série aussi fascinante et horrible, d’autant plus qu’elle s’inspire d’une histoire vraie, comme celle de Sainte Evita.

iO Donna © REPRODUCTION RÉSERVÉE



ttn-fr-13