Débloquez gratuitement Editor’s Digest
Roula Khalaf, rédactrice en chef du FT, sélectionne ses histoires préférées dans cette newsletter hebdomadaire.
Alors que l’Arabie Saoudite réduit sa production, ses rivaux pétroliers américains font du foin. La production américaine, récemment mesurée à 13,2 millions de barils par jour, a atteint un niveau record. C’est légèrement plus que le précédent pic de 2019. Dans le même temps, les prix de référence du Brent et du WTI sont passés de 90 dollars le baril au début de l’automne à moins de 80 dollars.
Les producteurs terrestres américains risquent de se retrouver piégés dans un cycle de forage inefficace, abandonnant des flux de trésorerie positifs au profit de volumes et de parts de marché plus importants. Une production élevée pourrait également inciter l’administration Biden à se concentrer davantage sur la promotion d’autres formes d’énergie plus verte.
Les sociétés indépendantes d’exploration et de production (E&P) ont radicalement changé. Non seulement ils génèrent des liquidités, mais ils récompensent les actionnaires avec des dividendes et des rachats réguliers.
Ces sociétés d’exploration et de production insistent sur le fait qu’elles ne reculent pas financièrement en augmentant leur production. La géopolitique leur a simplement permis de combler un vide du marché. Mais si les prix des matières premières restent déprimés, il faut s’attendre à ce que les investisseurs scrutent les décisions de production de ces sociétés d’exploration et de production.
ExxonMobil a annoncé mercredi qu’elle augmenterait légèrement son budget de dépenses en capital autonome pour atteindre 27 milliards de dollars par an. Il a également récemment annoncé un accord de 60 milliards de dollars pour acquérir Pioneer Natural Resources, qui possède de vastes superficies dans le bassin permien du Texas. Cette zone représente plus de la moitié de la production américaine à terre.
Cet accord a déclenché une vague de consolidation, des concurrents tels que Chevron et Occidental Petroleum poursuivant leurs propres rachats pour acquérir les meilleurs biens immobiliers restants.
Il est vrai que les investissements accrus d’Exxon resteront inférieurs à ses ambitions d’avant la pandémie. Exxon a même déclaré que ses prévisions de flux de trésorerie, avec des prix du pétrole plus modestes, lui permettraient encore d’augmenter ses rachats après la conclusion de l’accord avec Pioneer.
La consolidation pourrait imposer une plus grande discipline, en maîtrisant les investissements excessifs et les frais généraux d’exploitation. Bonne nouvelle pour les actionnaires. Il faut néanmoins s’attendre à un inconfort à la Maison Blanche en cas de hausse des prix du pétrole et de production élevée.
Lex recommande le bulletin d’information Due Diligence du FT, un briefing organisé sur le monde des fusions et acquisitions. Cliquez sur ici se inscrire.