« Le prix du carburant au-dessus de 2 euros ? Aujourd’hui, ce n’est que spéculation ». Alors le Ministre de l’environnement et de la sécurité énergétique Gilberto Pichetto Fratin, interrogé par « La Stampa », défend la décision d’annuler la baisse des accises sur l’essence, en vigueur jusqu’à la fin de l’année dernière, pour concentrer les ressources sur les aides contre les factures élevées. « Mais si les augmentations devaient être structurelles – assure-t-il – le gouvernement est prêt à intervenir à nouveau ». Quant au gaz, « si la tendance baissière des prix se poursuit, nous aurions déjà des effets positifs sur les factures d’ici fin janvier ». En attendant, le gouvernement encaisse le maintien du stockage, « grâce au plan de maîtrise de la consommation et à la douceur du climat » et confirme le calendrier de mise en service des nouveaux terminaux de regazéification.

Lors de la phase d’approbation de la loi de finances, rappelle alors le ministre, « nous avons examiné les priorités et dans ce raisonnement nous avons décidé d’intervenir en allouant 21 milliards d’euros contre des factures onéreuses. Avec les niveaux actuels des prix du gaz et du pétrole, je pense que tout dépassement des 2 euros ne serait que pure spéculation. Et dans tous les cas, si le prix du carburant renoue avec une croissance stable et significative, le gouvernement est prêt à intervenir ».

Forza Italia aligné avec le ministre de l’Environnement

Parmi les premiers à soutenir Pichetto Fratin figure le sous-ministre de la Justice, le bleu Francesco Paulo Sisto. À Agorà (Rai 3), il confirme que, si nécessaire, Palazzo Chigi « interviendra sur le coût de l’essence. Le gouvernement est absolument présent. La gestion des factures élevées était une priorité absolue et une réponse immédiate et efficace a été apportée sur ce point. Les moyens ne nous ont pas permis d’affecter également les droits d’accise, mais nous sommes vigilants et, si nécessaire, nous interviendrons ». Sur Radio Anch’io, l’adjoint et chef du département de l’énergie de Forza Italia, Luca Squeri arrive àespérer que l’exécutif identifiera au plus vite « les moyens nécessaires à la réduction structurelle des accises sur l’essence ». Une fois la remise sur le carburant annulée, souligne-t-il, « nous avons recommencé à payer le problème atavique de l’Italie : nous sommes le pays européen où les taxes ont le plus d’impact sur le prix à la pompe. Malheureusement, le coût industriel du carburant ajouté aux taxes donne exactement le prix final. C’est de l’arithmétique, parler de spéculation est une mauvaise simplification. A moins que l’Etat ne soit considéré comme un spéculateur, qui applique des impôts parmi les plus élevés au monde ».

Opposition à l’attaque

Les assurances de la majorité sur le gouvernement qu’il se dit prêt à intervenir pour éviter les spéculations sur le prix élevé du pétrole répondent de près aux diverses voix de l’opposition, prêtes à souligner les limites de l’exécutif sur ce point. « Le ministre Picetto Fratin évoque la spéculation pour justifier l’augmentation du prix de l’essence. Évidemment, combattons-le mais la question est beaucoup plus simple : le gouvernement Draghi a réduit les droits d’accises de 30 centimes, le gouvernement Meloni a annulé la réduction. Le contraire de ce que le premier ministre avait promis pendant la campagne électorale », rappelle-t-il par exemple Raffaella Paitaprésident du groupe Action-Italia Viva au Sénat. « Alors qu’ils rétablissent les droits d’accise sur l’essence et lèvent de l’argent sur les citoyens (rappelez-vous? Ceux que Salvini et Meloni ont promis de supprimer), ils suppriment les gestionnaires de l’administration publique pour mettre des loyalistes. L’occupation du pouvoir est leur priorité, certainement pas le pays ». Donc au lieu Stefano Vaccari du Pd. Pour le Vice-président M5S à la Chambre des députés, Augustin Santillo, « nous sommes face à un gouvernement qui enlève aux pauvres et engraisse les riches. Incroyable paradoxe, si l’on songe à l’hypocrisie des proclamations de Meloni avant d’arriver au gouvernement, qui seulement en 2019 s’en est pris à la majorité en invoquant la baisse des accises sur le carburant ».*

Prix, 2023 est déjà l’année des hausses de prix

Automobilistes italiens faisant la queue à Saint-Marin

Pour confirmer que l’essence chère est une réalité, il suffit de passer près de Saint-Marin : à chaque fois que le prix du carburant augmente en Italie, à l’intérieur des frontières de la République de Titano, les stations-service font un business florissant, avec des milliers de (italiens) des automobilistes faisant la queue pendant des heures pour faire le plein, profitant d’un prix moyen du litre qui s’est arrêté à 1,50 euro. L’avantage économique pour ceux qui peuvent se permettre le voyage à Saint-Marin n’est que temporaire : comme cela s’est déjà produit par exemple en 2016, le gouvernement de Saint-Marin va bientôt ajuster les prix et les droits d’accise. La différence restera minime et due à la différence de TVA, 22% en Italie et 21% à Saint-Marin.



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