Mise à jourLa production mondiale de vin devrait atteindre cette année son plus bas niveau depuis soixante ans. Cela est dû aux récoltes décevantes dans l’hémisphère sud et dans certains pays européens en raison de mauvaises conditions météorologiques. C’est ce qu’affirme l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV).
Selon les informations provenant de 29 pays, représentant ensemble 94 pour cent de la production mondiale, entre 241,7 millions et 246,6 millions d’hectolitres de vin seront produits cette année. Un hectolitre équivaut à 133 bouteilles de vin standards, soit 100 litres. Cela représenterait une diminution de 7 pour cent par rapport à 2022. L’année dernière, moins de vin que la moyenne a été produit.
La France, premier producteur européen
Dans les pays viticoles d’Argentine, d’Australie, du Brésil, du Chili et d’Afrique du Sud, la production de vin sera inférieure de 10 à 30 pour cent à celle de l’année dernière, prédit l’OIV. En Europe, la production de vin en Italie, en Grèce et en Espagne est la plus durement touchée par les mauvaises conditions météorologiques, notamment la sécheresse.
Cela signifierait que l’Italie ne serait plus le premier producteur mondial de vin, mais que la France occuperait cette place pour la première fois depuis neuf ans. L’Italie chute à la deuxième place. La production y a chuté de 12 pour cent. Le pays travaille avec 504 cépages, chacun nécessitant une période de maturation différente. C’est pourquoi la production est extrêmement sensible aux effets des intempéries, a récemment déclaré le principal syndicat agricole, la Coldiretti.
« Événements extrêmes »
Les phénomènes qui ont touché la vigne cette année sont très divers et n’ont pas encore été démontrés directement liés au changement climatique, explique Inaki Garcia de Cortazar-Atauri, de l’institut français de recherche agronomique Inrae. En revanche, “on constate qu’il y a de plus en plus d’événements extrêmes récurrents” comme les canicules ou les fortes pluies dans certaines zones et il y a les fléaux connus de longue date comme le mildiou.
En France, la production est restée plus ou moins stable, même s’il existe de fortes disparités régionales. Les régions de Bordeaux et du sud-ouest ont souffert de la propagation du mildiou, tandis que le Languedoc-Roussillon a été frappé par les vagues de chaleur et la sécheresse. En revanche, selon l’OIV, des volumes « particulièrement élevés » sont attendus en provenance de Corse et des régions de Cognac et Champagne.
Équilibre
Certains pays font mieux que l’année dernière. Aux États-Unis, quatrième plus grand pays viticole du monde, on s’attend à ce que la production de vin augmente de 12 pour cent par rapport à l’année dernière. Cela est dû en partie aux températures plus fraîches et aux fortes pluies dans les régions viticoles de Napa et de Sonoma.
Selon l’OIV, il n’y a pas que de mauvaises nouvelles : « Dans un contexte où la consommation mondiale est en baisse et où les stocks sont élevés dans de nombreuses régions du monde, la faible production attendue pourrait assurer l’équilibre du marché mondial. »
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