Prêts garantis, la croissance du taux variable fait peur à 800 mille entreprises


La hausse des taux d’intérêt risque de saper l’efficacité des mesures de soutien à la liquidité des entreprises. Et c’est-à-dire ces prêts garantis par l’État lancés avec la pandémie et toujours debout pour faire face à l’énergie chère. Et, probablement, voué à se prolonger avec une nouvelle modification de l’encadrement européen des aides d’Etat pour faire face aux nouvelles difficultés liées au rationnement de l’électricité et du gaz.

Combien ont choisi le taux variable

Les entreprises qui ont eu recours à des prêts garantis ne seront pas à l’abri des augmentations : au moins une bonne moitié du million et demi d’entreprises et d’entreprises qui ont eu des lignes de crédit d’une valeur supérieure à 30 mille euros à partir de 2020, en effet, emprunt privilégié à taux variable.

Cela représente environ 110 milliards de prêts. Les hausses de taux poussées par le marché ont commencé dès le mois dernier, anticipant d’une part les anticipations d’une révision de la politique monétaire annoncée par la BCE. D’autre part, traduisant l’amorce d’une politique de crédit plus prudente de la part des banques, car la dégradation du contexte économique due à une énergie chère et à la guerre incite à une plus grande prudence dans le financement pour réduire le risque de formation de NPL.

En septembre, hausse de la BCE

Le fait est que le pool de 800 000 entreprises qui ont demandé des prêts garantis à taux variable à la prochaine échéance verra certainement une première augmentation du montant à payer. Et la situation ne devrait pas s’améliorer, car en septembre aura lieu la première hausse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne, bien qu’il devrait s’agir d’un ajustement limité de 0,5 %. Il n’en reste pas moins que de nombreuses entreprises qui avaient obtenu des prêts garantis par le fonds pour les PME se trouvaient dans une situation difficile dont elles ne sont pas toutes sorties après la pandémie. En attendant, ces derniers mois, le contexte se dégrade avec la flambée des prix des matières premières et de l’énergie et les difficultés de nombreux entrepreneurs pourraient s’accroître.

Heureusement, les taux sont encore bas

Il est vrai que le niveau des taux d’intérêt reste décidément très bas : paradoxalement, comme en témoignent les données de la Banque d’Italie, les taux des crédits immobiliers aux ménages augmentent beaucoup plus rapidement que ceux des crédits aux entreprises non financières, notamment en Italie. Le coût de l’argent pour les entreprises, en revanche, reste plus faible (au moins jusqu’en mai), même par rapport à la moyenne européenne, et ce parce que la présence de garanties publiques sur les emprunts contribue à limiter le niveau des taux d’intérêt. En mai, la valeur moyenne (bien que très indicative, étant donné que le nombre comprend des prêts de types et de durées très hétérogènes) mise en évidence par le bulletin mensuel ABI était de 1,13 %, en baisse toutefois par rapport à avril. Il n’y a donc pas d’urgence immédiate mais une situation qui peut tendre à réduire la capacité des entreprises déjà en difficulté à faire face au coût de l’endettement commence certainement à se dessiner. La prise de conscience au niveau politique du nouveau facteur de risque qui se profile à l’horizon n’est probablement pas encore là : cependant, précisément dans ces mois, la période de pré-amortissement expire, au cours de laquelle ceux qui ont demandé des prêts garantis ont payé ou seulement des intérêts ; une période qui, pour de nombreux prêts, avait été accordée par les banques jusqu’à 24 mois. Le début de l’amortissement du capital entraînera une augmentation considérable de l’acompte à payer ; certains amendements approuvés ces dernières semaines ont prévu la possibilité de prolonger le pré-amortissement jusqu’à la fin de l’année, mais la décision d’accorder ou non cette flexibilité est laissée à l’appréciation des établissements de crédit.



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