Prêts d’urgence ! C’est ainsi que Wegner veut financer les coûts des réfugiés


De Hildburg Bruns

La coalition berlinoise CDU/SPD évitera-t-elle de grandes mesures d’austérité ? Le dirigeant berlinois Kai Wegner (51 ans, CDU) cible les prêts d’urgence pour financer les dépenses liées aux réfugiés. Cela représente environ plus d’un milliard d’euros !

Le gouverneur de Berlin, Kai Wegner (51 ans, CDU), a donné mercredi sa première conférence de presse d’été après ses vacances à l’Hôtel de ville rouge.

Le Parlement déclare-t-il l’état d’urgence concernant les réfugiés ?

Wegner a présenté mercredi ses projets à l’Hôtel de Ville Rouge. Son Sénat noir-rouge devra en effet réduire ses dépenses d’environ trois milliards d’euros en 2025. L’espoir : si le Parlement devait déclarer l’état d’urgence pour les réfugiés, ces coûts pourraient au moins, à titre exceptionnel, être financés à crédit.

« Je pense que cela peut être justifié », a déclaré le dirigeant. L’idée d’urgence émane des rangs du SPD, partenaire de la coalition, et l’administration financière de Berlin l’examine déjà.

Cette année (fin juillet), 6 015 demandeurs d’asile et 6 196 Ukrainiens sont déjà arrivés. Wegner qualifie les chiffres de stables, mais trop élevés.

Il pose cependant des conditions : « Les prêts d’urgence ont aussi des conséquences… » Un clin d’œil au SPD selon lequel il faut mettre fin au plus vite à une telle urgence.

Un immeuble de bureaux situé sur la Soorstrasse (Charlottenburg) doit être transformé en logements pour réfugiés de 1 500 places. Berlin veut le louer à partir de 2026 – exploitation comprise, les coûts sont calculés à 190 millions d’euros pour dix ans. Apparemment, sur cette somme, 40 millions ont été consacrés à la rénovation et au loyer (40 euros/m²). L’établissement est l’un des trois nouveaux grands établissements d’hébergement (également Hasenheide, Landsberger Allee) avec un total de 3 700 places. Photo : Peter Müller

La règle donne des exemples BZ :

► Arrêter les programmes spéciaux d’accueil des réfugiés d’Afghanistan, de Syrie, d’Irak, entre autres – cela signifie que 340 personnes sont arrivées rien qu’au premier semestre.

► Introduction d’une carte de paiement avec une limite en espèces de 50 euros, à laquelle le sénateur social Cansel Kiziltepe (48 ans, SPD) s’oppose avec véhémence. D’un autre côté, Wegner : « Nous devons éviter les incitations. »

► Plus de halte de déportation hivernale à Berlin. Sa dernière validité s’est étendue du 22 décembre au mois de mars : seuls 73 criminels et personnes dangereuses ont été évacués.

L’ancien sénateur berlinois des Finances Thilo Sarrazin (79 ans) qualifie d’étrange la solution de financement souhaitée par la coalition noir-rouge. « Les 15 autres Länder ont la même tâche. Au fond, c’est la même chose à Berlin qu’au gouvernement fédéral : trop de dépenses, trop peu de volonté d’épargner. Au mieux, il s’agit d’une solution de stationnement qui jette de la sable aux yeux des citoyens, comme l’idée de fonds spéciaux financés par l’endettement.»

Contexte : Karlsruhe avait stoppé le plan de feux tricolores, qui visait à convertir 60 milliards d’euros de moyens spéciaux de la période Corona en tâches de protection du climat.

Les prêts d’urgence de Berlin pour les réfugiés tiendraient-ils devant les tribunaux ? Sarrazin en est certain : « Non. Parce qu’il n’y a pas d’urgence particulière – chaque État fédéral a une part comparable.»



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