Près d’un millier d’arrestations dans la quatrième nuit d’émeutes en France, mais des violences “beaucoup moins intenses”


Darmanin a déployé 45 000 policiers à travers le pays vendredi soir. Le gouvernement français a demandé aux préfets, les représentants de l’État dans les régions, d’arrêter les bus et les tramways dans toute la France à partir de 21 heures. Il a également été décidé que certains grands événements publics n’auront pas lieu.

Les mesures n’ont pas pu empêcher l’ambiance dans de nombreuses villes d’être à nouveau très tendue, comme Grenoble, Saint-Etienne et Lyon. Ces villes ont été le théâtre de pillages et d’émeutes entre manifestants masqués et services de sécurité vendredi soir. A Lyon, entre autres, un commissariat a été pillé et des groupes de jeunes de la zone piétonne ont pillé divers commerces et incendié des poubelles.

De nombreux magasins ont également été vidés à Grenoble et des voitures ont pris feu dans une banlieue de la ville. Des centaines de jeunes ont détruit des vitrines dans le centre de Saint-Etienne, après quoi des magasins ont été pillés ici aussi, a constaté un correspondant de l’agence de presse française AFP. La région parisienne n’a pas non plus été épargnée, même si la situation a été moins chaotique que les nuits précédentes. Neuf personnes ont été interpellées dans la banlieue parisienne de Nanterre.

Un bus en feu à Nanterre hier soir.Image ANP/EPA

Équipe nationale de football

Même l’équipe nationale de football de France a appelé vendredi soir ses compatriotes à arrêter les destructions et les violences. Dans un texte partagé par le capitaine Kylian Mbappé sur les réseaux sociaux, les joueurs disent qu’eux aussi sont choqués par la mort de l’adolescente Nahel et qu’ils comprennent la colère populaire, mais que “la période de violence doit cesser pour laisser place à une période de deuil, dialogue et reconstruction ».

Les footballeurs demandent aux manifestants de choisir des moyens “plus pacifiques et constructifs” pour exprimer leur colère.

Le président Emmanuel Macron a quitté le sommet européen de Bruxelles tôt hier et a annulé sa conférence de presse. Au lieu de cela, il a présidé une cellule de crise interministérielle, avec la Première ministre Elisabeth Borne. L’état d’urgence n’a pour l’heure pas été annoncé par le gouvernement français, malgré l’insistance de l’opposition de droite.

Hier soir, des véhicules blindés de la gendarmerie ont également été déployés pour faire face aux violences. Une « interdiction systématique » a également été prononcée sur la vente et le transport de mortiers de feux d’artifice, de bidons d’essence, d’acides et de produits inflammables et chimiques.

Une voiture incendiée à Nanterre hier soir.  ImageAFP

Une voiture incendiée à Nanterre hier soir.ImageAFP



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